Le 18 décembre 2020, j’avais écrit au ministre de l’Europe et des Affaires européennes au sujet de la situation de Noomane Chaari, chanteur et militant pacifiste tunisien, victime d’une campagne de violences et de haine.
Vous trouverez ci-dessous le contenu de ma lettre et la réponse de Jean-Yves Le Drian datée du 1er février 2021.
Monsieur le Ministre,
Je me permets de signaler à votre attention la situation de M. Noomane El Chaari, chanteur et producteur tunisien originaire de Sfax, membre fondateur du Conseil Arabe pour l’Intégration Régionale (ACRI). Ce collectif œuvre au rapprochement entre musulmans et juifs et au-delà entre les pays arabes et la société civile israélienne.
Monsieur El Chaari a publié la semaine dernière un clip vidéo dans lequel il interprète, aux côtés du chanteur israélien Ziv Yehezkel, un poème arabe mis en musique et appelant à la coexistence judéo-arabe et à la paix entre le monde arabe et Israël. Depuis lors, une campagne d’incitation à la haine et au meurtre est orchestrée contre lui, relayée par des personnalités des médias, et il fait l’objet de menaces de mort.
J’espère que vous voudrez bien, si ce n’est pas déjà fait, signaler aux autorités tunisiennes l’intérêt que la France porte à Noomane El Chaari et à sa sécurité personnelle.
Dans cette attente, je vous prie de croire, Monsieur le Ministre, en l’expression de ma haute considération.
Richard YUNG
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Monsieur le Sénateur,
Par courrier du 18 décembre dernier, vous avez appelé mon attention sur la situation de Monsieur Noomane Chaari, militant pacifiste tunisien, victime d’une campagne de violences et de haine.
Vous connaissez le profond attachement de la France à la liberté d’expression. Nous souhaitons que tous, notamment les artistes comme Noomane Chaari, puissent s’exprimer librement partout dans le monde. Noomane Chaari a été reçu par mon cabinet récemment avec plusieurs autres membres du Conseil arabe pour l’intégration régionale (ACRI).
L’œuvre de Noomane Chaari est particulièrement bienvenue, car elle contribue au rapprochement des peuples à travers les échanges culturels, et cela malgré la défiance qui a pu prévaloir pendant plusieurs décennies entre Israéliens et Arabes, et qui persiste encore malgré la dynamique de rapprochement qui existe entre Israël et certains États arabes. Les menaces auxquelles Noomane Chaari fait face ne sont pas tolérables. Nous ne ménageons pas nos efforts pour faire connaître notre position à cet égard, notamment dans le cadre de nos contacts avec les autorités tunisiennes.
Comme vous le savez, la France a salué la normalisation ou le rétablissement des relations entre Israël et plusieurs pays arabes, en soulignant leur contribution à la stabilité de la région. Cette stabilité passera aussi par la résolution du conflit israélo-palestinien à travers l’établissement de deux États vivant en paix et en sécurité, conformément au droit international et aux paramètres agréés. La France est attentive, à cet égard, aux aspirations du peuple israélien comme du peuple palestinien, qui doivent se réaliser dans le respect mutuel des droits des deux parties.
Je vous prie de croire, Monsieur le Sénateur, à l’expression de mes sentiments les meilleurs.
Jean-Yves LE DRIAN