Le 2 novembre, j’ai participé, avec plusieurs collègues parlementaires, à une réunion téléphonique avec Jean-Baptiste Lemoyne, secrétaire d’État chargé du tourisme, des Français de l’étranger et de la francophonie.
Plusieurs hauts fonctionnaires du ministère de l’Europe et des affaires étrangères ont également participé à cet échange : Laurence Haguenauer, directrice des Français à l’étranger et de l’administration consulaire, Matthieu Peyraud, directeur de la culture, de l’enseignement, de la recherche et du réseau, Étienne Chapon, chef du centre de situation au Centre de crise et de soutien, et Axel Cruau, responsable de la « task force » coronavirus.
1) Contexte sanitaire
Le monde est aujourd’hui confronté à une deuxième vague de la pandémie (plus de 48 millions de cas, plus de 1,2 million de décès). La dynamique est différente selon les continents. L’Europe est particulièrement touchée. Tous les pays affectés doivent gérer un équilibre difficile, lutter contre la pandémie, soutenir les sociétés et les économies. Les Français établis hors de France font preuve d’une grande résilience.
Ce contexte affecte directement la circulation dans le monde. Les liaisons aériennes restent globalement ouvertes, même si elles sont réduites. Le confinement en France ne change pas la situation aux frontières, hormis en ce qui concerne les contrôles sanitaires aux frontières. À compter du 7 novembre, des tests rapides obligatoires seront déployés dans les ports et les aéroports. Comme aujourd’hui, cette obligation ne s’appliquera pas aux voyageurs en provenance d’un pays de l’espace européen (États membres de l’UE, Andorre, Islande, Liechtenstein, Monaco, Norvège, Saint-Marin, Suisse, Vatican) ou d’un pays au sein duquel la circulation du virus est peu importante (liste actualisée tous les 15 jours). Les personnes pouvant présenter le résultat d’un test ou d’un examen biologique de dépistage virologique réalisé moins de 72 heures avant le vol ne concluant pas à une contamination par la COVID-19 pourront également entrer sur le territoire français sans restrictions.
Le 28 octobre dernier, le président de la République a rappelé que les Français établis hors de France restent « libres de regagner le territoire » national. Le Gouvernement continuera de veiller à ce que ce droit fondamental ne soit pas entravé.
2) Contexte sécuritaire
Depuis plusieurs jours, des appels au boycott de produits français et des appels à manifester contre la France ont été relayés sur les réseaux sociaux. Le 29 octobre, le consulat général de France à Djeddah a été l’objet d’une attaque au couteau qui a visé un garde de sécurité, employé d’une société de prestation de service.
Face à ce contexte, le Quai d’Orsay a mobilisé l’ensemble du réseau diplomatique et consulaire. Les ambassadeurs ont été chargés de prendre toutes les mesures nécessaires pour assurer la sécurité des Français établis hors de France. Chacun doit faire preuve de la plus grande vigilance. Les comités de sécurité, qui comprennent notamment les conseillers des Français de l’étranger, sont réunis. Les Français établis hors de France sont invités à suivre les recommandations qui leur ont été adressées. Tous les intérêts français à l’étranger doivent être pris en considération (établissements d’enseignement, instituts culturels, entreprises, etc.). La mise en œuvre du plan de sécurisation des implantations françaises à l’étranger arrivera bientôt à terme. Le projet de loi de finances pour 2021 prévoit une enveloppe de 9 millions d’euros destinée à financer la sécurisation des établissements conventionnés et partenaires de l’Agence pour l’enseignement français à l’étranger (AEFE).
3) Enseignement français à l’étranger
Comme en France, la rentrée de la Toussaint a été marquée par un hommage à la mémoire de Samuel Paty (« L’AEFE, c’est non seulement la transmission d’un savoir, de connaissances, mais aussi de valeurs »).
En dépit de la crise sanitaire, la rentrée scolaire s’est globalement bien passée. La quasi-stabilité des effectifs témoigne de la résilience du réseau (370.000 élèves dans 535 établissements et 139 pays). M. Lemoyne y voit aussi la « preuve de l’efficacité du plan de soutien à l’enseignement français, aux familles comme aux établissements ». À ce stade, aucun établissement n’a été contraint de cesser son activité, même si une cinquantaine ont dû mettre en place un enseignement à distance.
Pour faire face à la crise, l’AEFE dispose d’une enveloppe supplémentaire de 100 millions d’euros qui doit lui permettre d’apporter une aide aux établissements et aux familles (françaises et étrangères). Pour ce qui concerne l’aide aux familles étrangères, 23 millions d’euros ont déjà été engagés. S’agissant de l’aide aux établissements, 24 millions d’euros ont été engagés sous forme d’avances de trésorerie. Le 15 octobre dernier, le conseil d’administration de l’AEFE a lancé la deuxième phase du plan de soutien à l’enseignement français à l’étranger.
Il est par ailleurs à noter que le montant des bourses scolaires attribuées aux élèves français devrait finalement s’établir à environ 112 millions d’euros (+13 millions d’euros par rapport au budget initial).
4) Aides sociales
M. Lemoyne a rappelé que la France, comme toujours et plus que jamais, se tient aux côtés des Français établis hors de France.
Pour ce qui concerne les aides sociales consulaires, une enveloppe supplémentaire de 50 millions d’euros permet de répondre aux besoins de nos compatriotes fragilisés par la crise sanitaire. À la fin octobre, environ 8.000 personnes s’étaient vu attribuer un secours occasionnel de solidarité (SOS) pour un montant d’environ 1,8 million d’euros. Les besoins se font sentir de plus en plus (+2.777 bénéficiaires lors de la semaine du 26 octobre).
Les Français en difficulté peuvent également solliciter une aide auprès d’un organisme local d’entraide et de solidarité (OLES). Une enveloppe de 1,6 million d’euros a d’ores et déjà été versée à une centaine d’associations. La DFAE encourage les associations à déposer leur demande avant le 15 novembre.