Courte visite électorale au Liban, où les résultats du premier tour ont été décevants : 52 % pour Sarkozy, 25 % pour Bayrou et 15 % seulement pour Ségolène, alors même qu’elle s’y était déplacée il y a peu et y avait pris des positions favorables à la paix et au dialogue entre toutes les parties.
J’y suis accueilli par Véronique Brumeaux, consul général et par mon vieil ami Roger Jawish et son épouse.
Le lundi 30 avril 2007 au matin je rends visite à notre ambassadeur, Bernard Ermié qui m’explique – les choses sont compliquées – la situation politique au Liban. La situation est bloquée à cause de l’opposition irréductible entre deux blocs. D’un côté les Hariristes (conservateurs et sunnites), Joumblatt (druze et socialiste) et Geagea (maronite). De l’autre les forces chiites (Hezbollah, Amal) et les chrétiens du général Aoun. Ce blocage empêche le parlement, le gouvernement et l’administration de fonctionner.
Au niveau international, le dossier délicat est celui de la mise en œuvre du Tribunal à caractère international pour juger les assassinats politiques de ces dernières années, et dont les verdicts compromettraient gravement les dirigeants syriens. Ceux-ci et leurs alliés s’emploient donc à en empêcher la mise en place.
Au niveau interne, la prochaine échéance est l’élection en juillet par l’Assemblée du Président de la République (actuellement Emile Lahoud, très déconsidéré), constitutionnellement un chrétien maronite. Or à l’Assemblée aucun des blocs ne détient la majorité nécessaire des 2/3, ne serait-ce que pour pouvoir siéger. Un blocage persistant pourrait conduire à l’élection de deux présidents et de deux chefs de gouvernement, poste constitutionnellement attribué à un sunnite.
L’après midi, nous nous rendons à Tripoli où vit une importante communauté française. Nous visitons le nouveau lycée Lamartine construit et géré par la Mission Laïque, qui a ouvert ses portes à la dernière rentrée. M. Fontes et son équipe de direction nous font visiter l’établissement, très beau et situé au milieu des champs d’oliviers. Il scolarise 1200 élèves dont 11% de Français, dans un double cursus français et libanais, avec en quasi-totalité des enseignants en contrat local, aux salaires modiques.
Après un bref passage au stand français au salon du Livre, je tiens une réunion avec une cinquantaine de nos compatriotes en m’efforçant de convaincre les hésitants à voter pour Ségolène Royal.
Mardi 1er mai, Roger Jawish et moi-même rendons visite à la consule générale qui nous expose les principales difficultés de la communauté (16 000 enregistrés, sans doute près de 20 000 en tout), frappée de plein fouet par le marasme économique qui a suivi le conflit de juillet 2006. Elle pense en particulier qu’il faudra relancer le comité consulaire pour l’emploi.
A midi nous sommes à Zahlé, dans la vallée de la Bekaa, pour une réunion avec les Français de la région (environ 400) et le soir, de retour, à Beyrouth pour une réunion avec une soixantaine de personnes sur la situation en France et au Liban.
Je rencontre ensuite avec Roger un responsable des relations internationales du Hezbollah pour lui expliquer nos positions sur la situation libanaise.