Arrivé le 12 février, je suis accueilli par notre ambassadeur M. Jean Paul Monchau, et notre consul M. Yann Deret.
Je retrouve notre amie Anne Brunet-Apithy, notre conseillère AFE, Françoise Varrin, vice-présidente de Français du Monde-ADFE et par Jean Daniel Chaoui avec lesquels je ferai l’essentiel des visites. Une réunion amicale avec le bureau de Français du Monde du Bénin nous permet de faire connaissance et de parler des principales difficultés de la communauté française.
Je rappelle que le Bénin (ex Dahomey) a une longue tradition historique (le roi Béhanzin) et des liens anciens avec la France. Indépendant depuis 1960 (premier président Hubert Maga puis pendant 37 ans Mathieu Kérékou). Le président actuel est Boni Yayi élu en 2006 puis réélu en 2011, actuellement président de l’Union africaine.
Lundi 13 février
Petit déjeuner avec le bureau de Français du Monde-ADFE pour mettre au point le programme.
Nous visitons ensuite la mission économique avec Mme Isabelle Edet, premier conseiller et M. Jean-Yves Paré, chef du service économique.
Le PNB est de 2000 milliards FCFA (30 milliards d’euros, 40% agricole et 12% secondaire) pour un budget de 1 milliard d’euros. L’essentiel des ressources provient des douanes, le taux de fiscalisation étant bas.
Le port de Cotonou est une ressource essentielle pour le pays et bénéficie de l’engorgement de celui de Lagos. Une autre activité très importante quoiqu’illégale est la contrebande d’essence en provenance du Nigeria. Le Bénin appartient à deux unions régionales, l’UMOA et la CDEAO qui permettent un institut d’émission commun (le FCFA) et un tarif extérieur commun.
Les grandes entreprises françaises son très présentes dans les activités portuaires, le transport, le BTP, la brasserie et le secteur bancaire.
Il existe une convention fiscale entre le Benin et la France, mais ancienne.
Puis visite à l’AFD (Mme Anne-Marie Cabrit, directrice et ses collaboratrices). Elles nous présentent les différents secteurs d’activité de l’AFD et leurs encours en prêts : éducation (25 millions d’euros), santé (22 millions d’euros), agriculture (15 millions d’euros) développement urbain (18 millions d’euros), énergie (22 millions d’euros), secteur privé (30 millions d’euros). La concurrence est rude avec de nombreuses autres institutions d’aide (FED, GIZ, USAID, …) et la capacité pour les autorités béninoises de suivre les projets limite les possibilités.
Un déjeuner à l’ambassade me permet de rencontrer, autour de l’ambassadeur, les principaux chefs de service.
Avec M. l’ambassadeur et Mme Julie Benmakhlouf, chargée du dossier à l’ambassade, nous visitons la prison civile de Cotonou (2400 détenus pour 400 places) et les trois Français qui y sont. L’ambassade va relancer leurs dossiers.
L’après midi nous visitons l’établissement français d’enseignement Montaigne avec M. Pascal Gehant, proviseur et Mme Sandra Osseni, présidente de l’APE. C’est un établissement conventionné qui compte 950 élèves (450 au primaire, 300 au collège et 200 au lycée). Il emploie 20 instituteurs et 64 professeurs (31 résidents). Les écolages ont beaucoup augmenté ces deux dernières années (45%) à la suite d’une mauvaise gestion. La situation est désormais normalisée et un projet immobilier (1500 m²) est prévu.
Le soir, dîner républicain à l’invitation Français du Monde avec une trentaine de personnes. Nous y parlons, un peu, des thèmes de campagne et beaucoup du fonctionnement du consulat, du manque d’aide aux jeunes entrepreneurs français, …
Le mardi 14 février
Nous commençons par la visite du consulat (M. Yann Deret). Avec 5 agents titulaires et 10 contractuels, le consulat doit gérer une communauté de 3000 personnes et instruite 10000 demandes de visas par an (le nombre a été multiplié par 2 en quelques années). Malheureusement les visas à entrée multiple sont limités à un an du fait d’une exigence réciproque de la partie béninoise. La CCPAS accorde 15 allocations de solidarité.
Un système de prise de rendez vous par téléphone va être mis en place pour réduire le temps d’attente.
Puis visite du centre médicosocial (Docteur Christophe Assié) ouvert à tous les ressortissants français et de l’Union européenne qui acquittent une cotisation de 15000 FCFA. Il est géré par l’association médicosociale française du Bénin dont malheureusement nous ne rencontrerons aucun responsable. Il dispose d’un médecin à temps plein, un à temps partiel de deux infirmières et d’un laboratoire. Son budget est de 120000 € dont 21000 € du MAE (en sus du médecin temps plein).
L’Institut français dirigé par M. Rémi Secret est un beau bâtiment qui doit sa façade à l’architecte Jean Prouvé. Il compte 3200 adhérents et offre toute la gamme des services et prestations habituelles. Il s’autofinance à 36% mais le développement des cours de français devrait permettre d’améliorer ce taux.
L’après midi : visite de l’Institut de Recherche et du Développement (IRD) (M. Bruno Bordage, directeur, Mme Nadine Fievet, maître de recherche) qui est associé à l’équipe du professeur Achille Massougbodji de la Faculté des sciences de la santé. Un projet spécifique concerne le paludisme chez la femme enceinte, en particulier la lise au point d’un vaccin qui prendrait le relais des thérapies existantes. Nous visitons les deux laboratoires qui traitent les milliers de prélèvements de sang faits chaque mois sur le terrain.
Enfin la fondation Zinsou, fondation béninoise à vocation artistique, sponsorisée par la famille du même nom et qui organise des expositions (en ce moment une magnifique exposition de photos de chasseurs Nago, Yoruba sur la frontière nigériane). Elle anime aussi un atelier d’art pour les petits et des bibliothèques de quartier.
A côté de la fondation existe la Compagnie des services aux entreprises béninoises qui offre des emplois solidaires (protection sociale et aide à l’éducation) à ses employés dans une entreprise de nettoyage industriel et dans une agence de communication.