Arrivée le 16 octobre en compagnie de mon collègue Michel Guerry par le vol direct D’Eva Air qui va malheureusement être supprimé en Novembre.
Nous rencontrons d’abord M. Yih Jung-Tzung, directeur général adjoint du bureau d’information du gouvernement qui nous présente l’économie et la situation internationale de son pays.
Déjeuner à l’invitation de Jean-Claude Poimboeuf, directeur de l’Institut français de Taipei qui représente ici la France (officieusement en lábsence de relations diplomatiques), avec ses collaborateurs : Mme Hélène Ly–Battalan, adjointe, Bernard Moni, secrétaire général, Anthony Chaumuzeau, conseiller culturel et de coopération, François Blanc, chef adjoint de la Mission économique, ainsi que le chef du service technique. Nous faisons le point des relations entre Taïwan et la France dans le domaine économique .
Sur le plan politique, la préparation des prochaines élections législatives (janvier) et présidentielles (mars) domine la situation. Pour ces dernières, les candidats sont pour le DPP (parti du Président Chen Shui-bian qui ne peut se représenter) Franck Hsieh et pour le KMT Ma Ying-jeou. Le débat est centré sur la question du referendum sur l’admission à l’ONU en tant qu’État indépendant de la Chine (proposition Chen) ou dans une formulation plus floue et plus conciliante vis-à-vis de la Chine (Hsieh)
L’après midi, je rends visite avec François Blanc à l’office de la propriété industrielle où Mme Wang Mei-hua, directrice générale adjointe, nous reçoit, pour y faire le point sur l’évolution de la protection de la propriété intellectuelle. La mise en place d’un tribunal spécialisé pour tout Taïwan l’an prochain sera certainement un progrès. Il y a un contentieux avec l’Union européenne sur un cas de licence obligatoire donné par les autorités de Taïwan sur un brevet de la société Philips : il est envisagé de saisir l’OMC par sa procédure arbitrale.
Le lendemain a eu lieu l’inauguration du nouveau campus de l’école européenne de Taipei : nombreux discours des autorités, spectacle des élèves, visite de cette très belle école. Je formule le souhait que l’on arrive à y faire travailler et apprendre ensemble les enfants des trois sections britannique, allemande, française. Rencontré Mme Annie Guillotin, responsable de la section française et M. Sébastien Cavalier, président du conseil de gestion de la section française.
L’après midi nous visitons le magnifique Musée national qui contient les collections de la Cité interdite ramenées par le Généralissime Tchang Kaï-chek.
Nous rencontrons ensuite des représentants de la communauté française des affaires à la Chambre de commerce française, dirigée par M. Claude Soucaille : Dominique Levy et Philippe Pellegrin de Calyon. La difficulté principale est celle de la double imposition fiscale entre la France et Taïwan qui pénalise nos entreprises et entraine un détournement d’activités vers les sociétés de droit britannique et hollandais (ces deux pays ayant une telle convention, l’Allemagne étant sur le point de signer).
Le soir M. Poimboeuf et son épouse offrent une réception très réussie pour nous permettre de rencontrer la communauté française.
Le 18 octobre nous prenons notre petit-déjeuner avec le Père Jacques Duraud (SJ) de l’Institut Ricci (http://www.riccibase.com/, http://www.erenlai.com/) qui a préparé le grand dictionnaire chinois-français. Il nous informe de l’évolution de la société taïwanaise et également de la situation en Chine continentale où il se rend fréquemment.
Nous sommes ensuite reçus par M. Tung Chen-yuan, vice président de la commission d’Etat pour les affaires continentales, en clair les relations avec la Chine de Pékin). Son gouvernement considère que l’offre récente d’un traité de paix par le président Hu Jintao ne peut être prise en compte, d’abord en ce qu’elle n’est pas nouvelle, et ensuite parce qu’elle maintient entièrement le préalable de la « Chine unique » qui nie l’existence de Taïwan. Selon lui, trois conditions doivent être remplies pour pouvoir avancer vers la paix : retrait de la notion de « Chine unique », retrait de la loi anti-sécession, élimination des missiles qui menacent l’île. Les négociations techniques sur les vols aériens et sur le développement du tourisme chinois à Taïwan sont actuellement bloquées pour ces raisons.
Nous visitons le Yuan législatif (le parlement à chambre unique) où nous rencontrons M. Georges K. Liu, président de la commission des affaires étrangères qui nous parle des difficultés que pose la réduction de moitié de nombre de députés.
M. Yang Tzu-Pao, vice-ministre des Affaires étrangères, nous invite à déjeuner avec MM. Hsieh, chef du département Europe, Robert Sa, directeur de la recherche et de la planification, et Barthélémy Courmont, chercheur à l’IRIS. Je connais M. Yang puisqu’il était le représentant de Taipei à Paris jusqu’à l’année dernière. Nous faisons le point sur les relations franco-taïwanaises et sur la nécessité de renforcer les relations culturelles.
L’après-midi , visite à la Commission d’Etat pour les affaires culturelles où nous rencontrons M. Wu Chin-fa, vice-ministre qui nous explique comment le projet culturel taïwanais soutient le projet politique de spécificité de l’île. Nous y rencontrons également M. Sébastien Cavalier qui travaille comme conseiller technique du ministère.
Le soir voyage jusqu’à Hualien sur la côte est, face au Pacifique. Nous dinons avec un des pères de la mission française et deux bénévoles qui l’assistent. Le lendemain nous visitons la région et en particulier les magnifiques gorges de Taroko.
Le soir retour à Taïpei et rencontre débat avec la communauté française organisée par l’Association des Français de Taiwan présidée par Dominique Levy. Une quarantaine de personnes y participent. Mon collègue Michel Guerry et moi-même répondons aux questions posées par nos interlocuteurs : éducation, fiscalité, retraite,….
Le 20 octobre, avant mon départ pour l’aéroport, petit déjeuner avec la section PS.