Le soir de notre arrivée à Tuléar, le 26 novembre, l’ADFE de Tuléar tenu son Assemblée générale et élu un nouveau bureau, avec pour président Jean-Jacques Aroumougon-Jean. La soirée s’est prolongée autour d’un sympathique repas auquel une trentaine de membres ont participé, parmi lesquels Gadia Taiebaly, un des responsables de la communauté franco-indienne, et Mme Tivernier, 89 ans.
Alliance Française
Le lendemain, nous visitons l’Alliance française sous la conduite de Marc Tortosa. L’alliance fonctionne à plein régime tant pour les cours de langue que pour la bibliothèque, un bâtiment d’architecture originale en front de mer, visitée par de nombreuses classes malgaches et françaises. Un nouveau bâtiment est en construction, mitoyen et sur un terrain donné par la mairie (à souligner !) qui permettra un développement des activités.
Nous avons ensuite rencontré Frédéric Macquet, coordonnateur des activités de l’ONG « Comptoir régional du sel de Tuléar », originaire de la région nantaise.. Dans une zone de marais salants, elle s’efforce d’une part d’améliorer les performances des saulniers, d’autre part elle enrichit le sel récolté en iode et fluor afin de remédier aux graves carences des enfants malgaches. La société Co Ré Sel rachète le sel produit, le traite, l’enrichit et le revend. Avec l’association Transmad Développement Frédéric Macquet s’est également lancé dans un ambitieux projet de soutien à la construction navale malgache traditionnelle…
Collège de Tuléar
Nous avons visité le collège, avec son principal, Jean-Luc Hauvuy et Lucien Amiach, directeur du primaire. Il compte 417 élèves, dont 55 % sont boursiers. La moitié des élèves français sont très défavorisés (revenus inférieurs à 150 euros), et 80 % des enfants des petites sections n’ont pas été scolarisés et ne parlent pas français. Les frais de scolarité augmentent de 20 % par an depuis 3 ans.
Nous avons ensuite rencontré le personnel enseignant du collège et de l’école primaire ( 2 expatriés, 8 contrats locaux, 6 résidents). La déléguée FSU commence par dénoncer la situation des « faux » résidents ainsi que le manque de commission de sélection ou de recrutement pour les contrats locaux. Elle dénonce ensuite le manque de formation donnée aux nouveaux enseignants. Elle suggère de développer un « IUFM » franco-malgache pour répondre à ce besoin. Un des enseignants évoque les problèmes lourds rencontrés par les élèves qui viennent souvent tardivement au système français. Selon une partie des enseignants, le bilan serait globalement celui d’une amélioration alors que d’autres considèrent que tel n’est pas le cas. Un poste d’enseignant spécialisé a été demandé pour l’an prochain, que je soutiendrai auprès de l’AEFE. Le débat porte ensuite sur l’avenir de l’école et du collège. Plusieurs bâtiments sont en construction sur des terrains récemment achetés qui permettront de « reloger » le primaire et le collège. Les parents ont consenti un effort financier important « 20% par an sur 3 ans ». Ils ont permis de doter l’établissement de moyens modernes en informatique (2 salles) et en physique.
Une installation sportive est sans doute nécessaire et sera envisageable plus tard.
A terme, il y aura un arbitrage nécessaire entre la croissance des écolages engendrés par la prise en charge progressive de l’ISVL par le comité de gestion, les améliorations que les enseignants souhaitent voir apporter à leur situation pour les trois catégories : expatriés, résidents, locaux et la capacité de financement des parents qui souhaitent développer un lycée à Tuléar.
Rencontre avec l’association de gestion du collège
Pour le président de l’association de parents d’élèves gestionnaire du collège, Georgio dit Garein Marie Fortuné Lin, accompagné du trésorier Ayoub Anvaraly, l’école et le collège ont un avenir de développement devant eux. Certes, à la suite de la dévaluation de 120 % de l’ariary, la charge salariale des enseignants résidents, payés en euros, a plus que doublé. Mais l’association de gestion a plusieurs projets d’investissement, en cours de réalisation, avec de nouveaux bâtiments qui devraient être inaugurés avant la fin de cette année scolaire. L’hypothèse d’implanter un lycée n’est pas exclue. La question des enfants ayant de très grosses difficultés ayant été soulevée, il est rappelé l’existence de l’association « Enfants français de Madagascar », qui prend en charge les écolages dans des écoles privées. Il semble que cette association soit en sommeil sur Tuléar puisque 3 enfants seulement ont profité de ces aides, alors que 20 étaient budgétisées.
Visite de la société HASYMA
Nous rencontrons M. Yannick Davenel, directeur général et la directrice administrative et financière.
La société apporte son soutien à la production de coton par les planteurs. Elle fournit des semences de qualité et s’engage à acheter la production à un prix fixé avant la campagne (de 360 à 600 ariary le kg). Elle accorde aussi des micro-crédits à la période des labours.
La société procède ensuite à l’égrenage dans une de ses 4 usines et vend ensuite aux filatures sur le marché malgache. La production est actuellement de l’ordre de 11000 tonnes et pourrait être beaucoup plus élevée.
La journée s’est terminée par une sympathique réception dans le jardin d’Eliane Buissière-Paccard, consule honoraire de France à Tuléar, au cours de laquelle j’ai pu rencontrer de nombreux Français ou poursuivre le dialogue avec ceux que j’avais rencontré dans la journée.