Arrivée à Conakry le 11 juillet et accueilli par notre ambassadeur M. Jean-Marc Grosgurin, que je connais depuis longtemps, puisqu’il a été directeur de cabinet d’Hélène Conway-Mouret quand elle était ministre déléguée chargée des Français de l’Étranger, puis ambassadeur au Yémen en résidence à Riyad où je l’avais revu.
Dîner à la Résidence pendant lequel l’ambassadeur me « briefe » sur la situation politique et économique guinéenne. Un des points lourds du débat intérieur est le projet de l’élaboration d’une nouvelle constitution permettant au Président Alpha Condé de se représenter à l’élection présidentielle de 2020, ce qu’il ne peut faire actuellement puisque le nombre de mandats présidentiels est limité à 2. Ce projet suscite nombre d’oppositions, mais il est probable qu’il sera finalement adopté, les partis d’opposition restant très faibles. Pour le moment le calendrier politique est incertain puisque les élections législatives devraient avoir lieu dans le courant de l’année, avant les présidentielles.
L’économie se rétablit progressivement même si le pays reste très pauvre. C’est un paradoxe pour un pays aussi richement doté par la nature : réserves d’eau considérables dans le Fouta-Djalon au nord, gisements de fer, de bauxite, ... (pour rappel : PIB de 13 milliards de dollars, soit 926 $ par habitant). Mais les mauvaises infrastructures, le manque de formation, la corruption entravent les investissements et le bon fonctionnement des entreprises.
Le 12 juillet
Entretien de travail avec l’ambassadeur et M. Jean-François Robert, conseiller politique.
Visite à M. Mohamed Diané, ministre de la Défense et des affaires présidentielles qui se félicite de la très bonne coopération avec la France dans le domaine militaire (formation des cadres, expertise, matériel, ...), plusieurs coopérants.
Puis entretien avec le lieutenant-colonel Loïc Davaillon, attaché de défense. L’armée joue un grand rôle en Guinée pour des raisons historiques (20.000 hommes, plus 9.000 pour la gendarmerie). Elle est mal formée et sous équipée. Les soldats sont souvent inemployés. Un gros travail de modernisation est nécessaire.
Déjeuner ensuite avec les conseillers du commerce extérieur français (président : M. Jean-Christophe Tranchepain) et le Club des investisseurs français en Guinée, créé en 2018 et présidé par M. Jean-Michel Natrella. La Guinée compte 300 entreprises européennes dont 150 françaises. Parmi les problèmes rencontrés, outre les récurrents comme la fiscalité, la lenteur bureaucratique et la corruption, le coût de l’énergie est considéré comme prohibitif.
L’après-midi, nous visitons la Sobragui (groupe Castel), brasserie et de boissons en tout genre qui avec une trentaine de millions de CA est leader sur le marché. Nous faisons une visite des installations.
Puis inauguration de l’espace jeunesse de la médiathèque du Centre culturel français en Guinée financé par la SMB (bauxite).
Rencontre avec deux des conseillers consulaires : MM Frédéric Bouzigues et François Martin ainsi que Mme Corinne Imbert, consule.
Nous parlons surtout du financement de l’extension du lycée Albert Camus, des difficultés que posent la suspension d’activités de l’ANEFE.
Un autre problème est la fraude documentaire pour obtenir des visas Schengen.
Le soir dîner à la Résidence avec M. l’Ambassadeur, M. Jean-François Robert, Mme Safia Otokoré, directrice adjointe de l’AFD, MM. le commandant Didier Moreno, attaché de sécurité intérieure, M. Frédéric Bizot, proviseur du lycée Albert Camus, M. Laurent Barbot, COCAC, Mme Corinne Imbert, consule et les deux conseillers consulaires, MM Frédéric Bouzigues et François Martin.
Nous faisons le point sur les différents problèmes de la communauté française et sur les relations avec la Guinée.
Le 13 juillet
Déplacement à Boffa avec MM Jean-François Robert, Laurent Barbot et Mme Safia Otokoré à la base « Charente-Maritime coopération ».
Nous rendons visite au préfet, M. Ahmed Tidiane Soumaya puis à M. Kissing Camara, maire de Boffa.
Après la présentation des activités de CMC, nous visitons le projet de port de pêche fluvial.
Le 14 juillet : célébration de la Fête nationale à la Résidence où je rencontre une bonne partie de la communauté française mais aussi un nombre important de ministres du gouvernement et de Guinéens amis de la France.
Avec le Premier ministre, Ibrahima Kassory FOFANA