Arrivé en soirée le 10 janvier à Ivato et accueilli par notre Consul général, M. Alain Fortin.
Samedi 11
Déjeuner chez Jean Daniel et Ange Chaoui à Ambohibao avec quelques vieux amis.
Le soir, réunion En Marche autour de Jean-Hervé Fraslin et Éric Douheret.
Dimanche 12
Départ pour Majunga (accompagné de Jean Daniel Chaoui et Jean-Hervé Fraslin)
Accueilli par notre consul honoraire, M. Ikbalhoussen Karim et par Mme Annick Raharimanalna, conseillère consulaire.
Dîner avec les élus consulaires et M. le Consul.
Lundi 13
Visite de courtoisie à M. Mokhtar Andriantomanga, maire de Majunga.
Entretien avec M. Antoine Pierre Rossignol, directeur général de Refrigepeche qui a une flotte de de 10 navires pour la crevette et produit environ 1000 tonnes par an et autant en poissons (marché local).
Le secteur est bien organisé en termes de législation, de quotas et la coopération entre les 4 armements est bonne. Le niveau de pêche permet de maintenir la ressource.
La principale crainte réside en l’augmentation qui est envisagée par le gouvernement malgache du nombre de bateaux autorisés alors même que celui-ci est passé de 64 à 41.
Il existe différents projets d’assistance et de développement de la pêche mais qui se semblent pas rencontrer le succès espéré.
Entretien avec M. Alexandre Bailly, directeur de la société de culture du tabac (Soctam du groupe Impérial Tobacco).
La production est de 700 tonnes par an 2/3 par les fermes créées par la Soctam et 1/3 par des paysans indépendants mais encadrés.
Le marché est en croissance de 1 à 2% par an et les recettes fiscales pour le gouvernement de 250 milliards ariarys.
Il existe aussi une filière pour le tabac à chiquer, très utilisé dans les campagnes, Qui est géré par l’Office des tabacs.
Déjeuner économique avec M. le Consul honoraire, M. Georges Assemaine, directeur général de Pecheexport, M. Didier Hascoët, directeur d’Antsanitia Resort, et son épouse, Mme Nigar Barday, directrice générale de la Société Industrielle du Boina (savonnerie, huilerie, coton), M. Jean-Christophe Saulay, Aqualma, Mme Mihajasoa Faly Andriamiadana, Madacompost.
Nous parlons de nouveau de la crevette y compris en aquaculture, du développement de l’hôtellerie et de l’initiative très intéressante de Madacompost qui recycle et les déchets en les transformant soit en compost soit en combustible. C’est à l’origine une association qui, avec le succès, s’est transformée en SARL.
Visite au collège Françoise Dolto. (Principale, Mme G. Drouot)
Avec Plus de 500 élèves cette année le collège connaît un beau succès. La gestion est équilibrée même si les écolages ont dû augmenter.
Parmi les préoccupations de la Principale, il y a l’orientation des élèves qui, en fin de 3ème, n’ayant pas obtenu le brevet, doivent quitter l’école. Il n’y a guère de solutions à Madagascar comme il en existe en France.
Rencontre avec Gescod (coordinatrice Mme Cécile Sicard)
C’est l’organisation qui fédère les efforts en matière de coopération décentralisée de la région Grand Est.
Ils sont actifs dans les domaines de la fiscalité locale avec une application intéressante qui est le paiement des taxes de marché par téléphone (application), dans celui de l’assainissement et de la gestion des déchets (voir Madacompost ci-dessus), et la mise en place de points d’eau municipaux (douches, toilettes, lavage) à 100 ariarys (0,2€). C’est l’équivalent de nos douches publiques qui fonctionnaient jusqu’en 1960, et qui garantissent, j’espère, des règles d’hygiène élémentaires en particulier pour les femmes et jeunes filles.
Il existe une action dans la promotion de la lecture publique et des bibliothèques avec de manifestions culturelles autour et surtout l’emploi d’n bibliobus extrêmement populaire.
Visite de l’Alliance Française avec sa directrice Mme Sabine Tassin-Marrié
L’Alliance française a dû quitter le magnifique bâtiment de style zanzibarien qu’elle occupait sur la corniche. Il était malheureusement en prêt de l’Aga Khan qui a voulu le reprendre. L’Alliance a transformé un mal en un bien en construisant un nouveau bâtiment adjacent au Consulat de France qui se révèle mieux adapte à ses besoins, même si la beauté historique et yéménite sont moins présentes. Elle dispose d’un bail de 45 ans du gouvernent malgache.
Le soir réception de la communauté française. Nous recevons une cinquantaine de nos compatriotes à l’hôtel Cocolodge représentant les différentes facettes de la communauté française de Majunga.
Mardi 14
Journée perdue dans l’attente d’un avion d’Air Madagascar pour revenir sur Tananarive suite à un vol annulé.
Mercredi 15 janvier
Réunion sur les questions de sécurité de la communauté française avec M. Frederic Joureau, Premier conseiller et le colonel Bertrand Thouvenot, attaché de sécurité intérieure, les conseillers consulaires, M. Alain Fortin, consul général et M. Carl Poirier, consul adjoint.
La criminalité semble en régression depuis l’élection d’Andry Rajoelina sur les enlèvements, les attaques des Dahalo. La police et la gendarmerie ont été renforcées et l’armée joue un rôle actif en particulier dans les zones rurales.
Il n’en reste pas moins que la violence est présente, souvent très marquée et que la lutte contre la corruption, active au début du mandat, s’est relâchée. De grands progrès sont encore attendus.
Le plan sécurité pour la communauté française est régulièrement testé avec le Centre de crise de Paris ou régionalement, basé sur un îlotage. Deux réunions par an sont tenues avec les chefs d’îlots.
Séance de travail avec le service des visas (chef du service : M. Pierre Niocel)
24.000 demandes ont été déposées en 2019 avec un taux de refus de 24%, en baisse. On note un développement de la fraude dans les secteurs sportifs et artistiques. La France représente 11 pays Schengen.
La procédure d’enregistrement et de paiement est assurée par la société TLS que nous visitons avec MM. Jean-Christophe Luz et Amin. Le système semble fonctionner de manière satisfaisante.
Déjeuner avec les chefs de service consulaires et les Conseillers consulaires (en même temps compte-rendu de la réunion tenue l’après-midi avec les mêmes et leurs principaux collaborateurs) : M. Carl Poirier, chef de chancellerie, Mme Christine Ibrahim, état-civil, Mme Lydie Bodet, service social.
(À noter que le rapport d’activité complet du Consulat sera publié le 24 janvier sur le site).
Le nombre de Français inscrits sur le registre est en baisse à environ 16.000, tendance continue depuis plusieurs années. L’insécurité, la non reprise de l’économie en sont très probablement les causes. À noter que 25% des inscriptions se font en ligne (encourageant).
2622 actes d’état civil ont été faits en 2019 ainsi que 1190 certificats de capacité à mariage. Le service a aussi procédé à plus de 2000 vérifications dans les mairies de province et on estime qu’il y a 60% d’actes authentiques, 20% d’actes non conformes et 20% de faux (chiffres assez encourageants).
Le Consul général envisage de renforcer les visites consulaires (2 par an dans les 12 agences consulaires, à des dates régulières et avec une durée proportionnelle aux demandes, ce qui parait une excellente initiative qui sera très appréciée en province.
Un problème auquel le consulat doit faire face est la suppression du remboursement des frais de mission pour les réunions annuelles des consuls honoraires. Il s’agit pourtant de sommes faibles (13000€ par an). Une solution par l’augmentation des subventions aux consuls honoraires est proposée.
Le service social lui a accordé 161 allocations de solidarité, 90 pour les adultes handicapés et 31 pour les enfants handicapés. L’enveloppe budgétaire est de l’ordre de 530.000€.
1883 bourses ont été accordées par l’AEFE pour le 1eer exercice 2019 pour 4.900.000€ au coût moyen de 2600€. Le taux de refus est faible (10%).
Mme Valérie Bonici s’occupe des cas sociaux les plus difficiles, des Français en déshérence, des détenus (2 ou3) et des décédés sans famille.
Diner chez le Consul général avec un panel de jeunes Français (VIA, VIE , VSI, jeunes actifs franco-malgaches) avec M. Patrick Perez (COCAC) et M. Frédéric Choblet, conseiller économique.
Jeudi 16 janvier
Je visite l’école B avec M. Patrick Perez, conseiller de coopération et d’action culturelle, M. Arnaud de Bonduwe Luciani, directeur, Mme Margot Marfaing, directrice administratif et financier, MM. Florent Gayet et Marc Tesnière, proviseurs adjoints, et les représentants des associations de parents d’élèves.
L’école primaire (368 élèves) fait partie de l’EGD du lycée. Elle emploie 14 enseignants francophones et 6 de langue. Elle a subi récemment des dégâts dus aux orages et des travaux sont nécessaires.
Ensuite, visite au lycée français, avec Mme Dominique Lantiez , proviseure, et les proviseurs adjoints.
1650 élèves au lycée et 2800 avec les écoles primaires. Il n’y a pas eu de baisse des effectifs. il y a 77% de français et l’écolage au lycée est de 3000€ par an.
Plusieurs projets sont en route comme la mise en place de BTS et le développement d’un Institut de formation (IRF) pour les maîtres.
En fin d’après-midi, je participe à le Réunion mensuelle des Conseillers du commerce extérieur (CCEF), présidée par Mme Veronique Perdigon, avec M. Christophe Bouchard, notre ambassadeur.
Il souligne l’importance du Sommet France -Afrique qui se tiendra à Bordeaux du 4 au 6 juin sur les thèmes de « la ville et les territoires ».
M. Frédéric Choblet, conseiller économique, présente ensuite la loi de finances 2020 qui se caractérise surtout par une augmentation de la fiscalité de 21%. Nous faisons ensuite un tour de table où chacun présente son secteur d’activité. Ce qui apparaît clairement, c’est que chacun attend la fin de l’attentisme et des mesures pour relancer l’économie.
17 janvier
Visite au ministre de la sécurité, le général Roger Rafanomezantsoa, avec M. Christophe Bouchard, notre ambassadeur, et le colonel Bertrand Thouvenot, attaché de sécurité intérieure.
Participent à l’entretien le directeur général de la police et le directeur de la gendarmerie.
Une unité commune police gendarmerie dirigée par un magistrat a été mise en place pour lutter contre les enlèvements avec un certain succès puisqu’en 20119 on n’a recensé qu’un cas concernant la France. Pour les autres composantes de la sécurité (agressions, vols, ...), le problème est la lenteur et la faiblesse de la justice. Le gouvernement malgache est par ailleurs conscient des risques de terrorisme, aujourd’hui non actif, mais avec un certain endoctrinement dans les médersas et les mosquées.
Visite au ministre de La Défense, le général Richard Rakotonirina, avec M. Christophe Bouchard et le colonel Bruno Malet, attaché de défense.
Il nous fait part de la mise en place d’un plan à moyen terme permettant de définir les objectifs et les moyens. L’armée compte se doter d’un certain nombre d’équipements importants (avions et hélicoptères) et de deux unités navales de surveillance des côtes.
Enfin le ministre va mettre sur pied un système de commandement basé sur un chef d’état-major général et des responsables pour chaque type d’armée.
L’après-midi, nous visitons deux programmes menés et financés par l’Institut européen de coopération et de développement (IECD) dont le responsable pour Madagascar est M. Manitra Rakotoarivelo.
Le premier est le programme Sesame dirigé par M. Grégoire Imberty. Il permet d’accompagner des enfants de milieux défavorisés de toute l’île et de les préparer à suivre l’université et une formation supérieure.
Ils sont sélectionnés dans les provinces et doivent suivre une année préparatoire avant d’aller à l’université pour une période de trois ans avec une bourse. L’accent est mis sur l’autonomie, la confiance en soi, la vie collective.
Il y a actuellement 72 jeunes en classe préparatoire et environ 300 dans l’ensemble des formations. Nous dialoguons ensuite avec une douzaine de ces jeunes.
Le deuxième programme est celui d’appui aux petites entreprises dirigé par M. Landry Tsao. Nous y rencontrons Mme Valérie Alexis de l’AFD qui finance une part importante de ce programme.
Celui est en place depuis 6 ans et à forme près de 1000 jeunes entrepreneurs, chaque formation étant de 12 mois et portant sur les matières nécessaires à la conduite d’entreprises (finances, comptabilité, marketing, ...). Une méthodologie particulière, harmonisée avec d’autres pays, est utilisée.
4 de ces jeunes viennent nous parler de leurs formations et de leurs projets.
Au total deux projets de grand intérêt et bien intégrés à la vie malgache.
Le soir, Monsieur l’Ambassadeur offre une réception à sa Résidence à Ivandry pour 180 de nos concitoyens, l’occasion pour moi de leur dire au revoir.