Je suis accueilli le 10 janvier à l’aéroport Houphouët Boigny par M. Jean-Christophe Belliard, notre ambassadeur que je connais depuis Madagascar.
Le soir dîner organisé par En Marche et son responsable en Côte d’Ivoire, Bruno Martinato.
Le 11 janvier
La matinée est consacrée aux questions militaires avec la visite de la base des Forces Françaises en Côte d’Ivoire (Port-Bouët) avec son commandant, le colonel Frédéric Gauthier, et son état-major. C’est une grande base (près de 1500 personnes, militaires et civils) qui assure la logistique des opérations au Sahel mais aussi à une responsabilité particulière pour la Côte d’Ivoire. Elle est équipée médicalement et dispose d’une base navale : lutte contre la piraterie et le pillage halieutique qu’y mènent les bateaux chinois.
L’après-midi, visite du consulat de France avec M. Laurent Souquière, Consul général et les services (état-civil, passeports, visas, ...)
Ensuite, rencontre avec l’Union des Français de Côte d’Ivoire puis avec l’ADFE-Français du monde et discussion sur leurs activités et sur leurs projets pour les élections à venir.
Le soir dîner avec les Conseillers des Français de l’Étranger à la Résidence de France et avec M. l’Ambassadeur, M. le Consul général.
Nous faisons le tour des problèmes que rencontrent les Français : les vaccinations anti Covid, les aides scolaires, les visas...
Mardi 12 janvier
Entretien avec M. l’Ambassadeur et M. François Sporrer, Chef du Service économique régional sur la situation économique de la Côte d’Ivoire. Le PIB après « rebasage », C’est-à-dire la prise en compte de l’économie informelle, est de 60 milliards d’euros.
La croissance en 2020 a été de 2,2% et la prévision pour 2021 est de l’ordre de 5%. Les exportations vers la France s’élèvent à environ 1 milliard d’euros.
La Côte d’Ivoire a su diversifier ses productions agricoles. À côté des deux piliers que sont le café et le cacao, elle produit du coton (dans le Nord), des produits maraîchers, de l’hévéa, de la noix de cajou, de l’huile de palme, du thon et dans le domaine minier, de l’or, du gaz, ...
C’est aussi le premier pays transformateur de cacao et un gros producteur d’électricité qu’elle exporte dans la sous-région.
Rencontre avec la communauté d’affaires
Je rencontre une vingtaine de conseillers du commerce extérieur. Il y a un consensus pour se féliciter de la bonne tenue de l’économie et, à l’exception de l’hôtellerie, de la restauration et de la communication, la croissance des chiffres d’affaires a été satisfaisante en 2020.
Plusieurs questions (habituelles) sur la CSG, sur la taxe d’habitation, sur la fermeture de comptes bancaires en France, mais aussi sur le financement de l’enseignement français à l’étranger. Curieusement les éléments que je donne (les 150 millions d’euros débloqués en octobre pour les écoles) ne semblent pas intéresser mes interlocuteurs.
Déjeuner à l’Ambassade autour des mêmes thèmes.
L’après-midi, visite de l’AFD (directeur : M. Emmanuel Debroise) avec ses collaborateurs de Proparco et d’Expertise France. Nous faisons le point sur les projets financés, sous une forme ou sous une autre, par l’Agence pour un niveau d’engagements de l’ordre de 4 milliards d’euros. Engagements importants en énergie et pour faciliter une croissance bas carbone.
Puis visite de L’Institut français refait à neuf avec sa magnifique salle de 600 places, malheureusement sous utilisée à cause de la Covid. Belle bibliothèque avec 30000 ouvrages et accès aux magazines scientifiques. Très utilisée par les étudiants qui n’ont guère d’équivalent à Abidjan.
Le soir dîner avec quelques vieux amis de Côte d’Ivoire.
Mercredi 13 janvier
Réunion sur les questions de contrefaçon et de piratage à l’Ambassade de France organisée par Mme Caroline Rolshausen, Conseillère régionale Propriété Intellectuelle de l’Inpi.
Je retrouve M. Jacques Ekra, directeur général de l’Office Ivoirien de la Propriété Intellectuelle (OIPI), M. Michel N’Zi, Président du conseil national de lutte contre la contrefaçon (CNLC), le directeur général adjoint de la police judiciaire, M. Jean-Louis Menudier, entrepreneur de wax, M. Sebastian Dejiraud, responsable de Pernod Ricard pour l’Afrique de l’ouest et le colonel Christophe Monbelli-Valloire, Attaché de sécurité intérieure.
Monsieur Ekra présente la révision des Accords de Bangui qui ont créé les titres communs aux 17 pays membres de l’OAPI, institution véritablement communautaire.
Il indique aussi la modification du code pénal qui permet à n’importe quelle entité de saisir la justice en cas de contrefaçon.
Je fais un point sur la situation en France avec le rapport de l’Assemblée nationale sur la contrefaçon et sur la mise en œuvre de la JUB (brevet communautaire).
Monsieur Dejiraud présente ensuite les difficultés rencontrées dans son secteur des spiritueux avec une contrefaçon de l’ordre de 30% du marché.
Monsieur Menudier en fait de même pour son secteur (wax pour l’habillement) avec un travail fait en Hollande (lieu de production) et en Côte d’Ivoire où l’on saisit des milliers de pièces provenant de Chine.
Nous avons enfin un débat sur la possibilité de créer un « Unifab » ivoirien (contact à prendre avec l’Unifab), sur le désir de la partie ivoirienne de bénéficier de l’appui d’un expert en propriété industrielle (éventuellement financé par la Commission) et la possibilité d’organiser un symposium de sensibilisation.
Je me rends ensuite, avec Bruno Martinato et Tarik Darragi, à Grand Bassam (ville côtière à 40 km d’Abidjan) où résident de nombreux Français et nous échangeons sur les différents problèmes autour d’un bon repas au restaurant « Chez Aimée ».