Accueilli à l’aéroport de Bamako le dimanche soir 18 janvier par M. Patrick Mazounie, consul général et Mme Marie-Hélène Beye conseillère AFE
Lundi 19 janvier
(tous les déplacements en compagnie de Marie-Hélène Beye)
Entretien le matin avec M. Ousmane Diarra président de l’amicale des maliens expulsés (AME : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.) qui nous présente son bureau et les activités de son association : accueil des expulsés, conseil juridique, prise en charge, recherche d’emploi. Évidemment opposés à la signature d’un accord « Hortefeux » avec la France, il craint que la résistance malienne fléchisse. (voir en fin de page le compte-rendu qu'il a fait de cette rencontre).
Je rencontre ensuite M. Oumar Ag Haïdara, président du Haut conseil des collectivités territoriales, l’équivalent du Sénat au Mali qui nous parle des projets de réforme constitutionnelle qui instaurerait un Sénat de plein exercice.
Puis avec M. Dioncounda Traoré, président de l’Assemblée nationale, président du parti majoritaire avec qui nous évoquons différents sujets.
À l’occasion du déjeuner avec M. Michel Reveyrand-de Menthon, ambassadeur de France, et M. Patrice Dejumné, premier conseiller, je fais la connaissance du colonel commandant les forces françaises et du responsable de la coopération policière. Ils nous expliquent les plans de sécurité pour la communauté française et l’action de la police en coopération technique contre le développement du trafic de drogue.
L’après-midi
M. Hervé Bougault, directeur de l’AFD pour le Mali, expose l’action de son agence dans ce pays, essentiellement orientée vers les prêts (environ 60 millions d’euros en 2009) pour l’éducation, le développement urbain, l’appui au secteur urbain (Bamako).
Nous visitons ensuite le centre de formation professionnelle Sabatisso dirigé par Mme Sissoko Djénéba qui comporte une école primaire et un centre de formation pour les jeunes femmes et les jeunes gens (métiers du tissu et de la couture, BTP).
Une initiative qu’il faut saluer car elle permet à ces jeunes de se former au Mali et d’y garder leur identité franco-malienne.
Le soir réception de la communauté française à l’ambassade.
Mardi 20 janvier
Le matin
Entretien avec M. Patrice Dejumné, premier conseiller avec qui nous parlons longuement du problème touareg dans le Nord.
Entretien avec M. Thierry Vielle, conseiller de coopération et d’action culturelle. Il nous explique le regroupement en cours du centre culturel et du SCAC dans un établissement public qui s’appellerait « institut français du Mali ».ainsi que la création de deux alliances franco-maliennes à Mopti et Kayes pour y enseigner le français.
Il fait également le point sur la situation des établissements scolaires : lycée Liberté, école des Lutins et « les angelots ».
M. Gilles Cressan, conseiller technique pour les projets de co-développement nous présente ses activités dans le cadre du projet « co-développement » géré par le Ministère de l’immigration . Il s’agit d’une aide accordée aux immigrés expulsés ou revenant volontairement :
- projets économiques (0,6 million d’euros)
- soutien aux associations de migrants (1 million d’euros) pour des projets collectifs visant les communes (26 projets réalisés) (plafond 45000€)
- jeunesse (0,3 million d’euros)
- utilisation de la diaspora (enseignants maliens de France venant enseigner au Mali dans certains spécialités)
Visite rapide du consulat avec M. Patrick Mazounie et présentation de la communauté française du Mali.
Rencontre avec l’antenne malienne de l’ANAEM avec M. Stéphane Darmas, son directeur, Mme Marie-Thérèse Leblanc et leurs collaborateurs.
Leurs activités couvrent :
- le soutien à des projets montés par les immigrés de retour (150 projets par an) gérés par des opérateurs techniques (1 à Bamako, 1 à Kayes)
- le contrat « accueil-intégration » pour les conjoints dans le regroupement familial avec l’évaluation de la connaissance de la langue française (DILF), les cours (40H) de mise à niveau et le test sur la connaissance des valeurs républicaines
- la visite médicale faite au CMS
Tout ce dispositif se met en place à partir du 1 février.
Déjeuner offert par Marie-Hélène Beye conseillère AFE au restaurant Le Loft avec les bureaux des sections ADFE et PS
L’après-midi, réunion débat avec les sections ADFE et PS avec une cinquantaine de personnes
Conférence sur les relations Europe-Afrique au CCF
Le soir, le Consul général offre un dîner à une dizaine de chefs d’entreprise français installés au Mali.
Mercredi 21 janvier
Le matin, visite du lycée Liberté avec le proviseur, M. Ruol, l’intendant M. Nicolas Chambrial, Mme Magali Cazor, proviseur-adjointe. Le lycée compte 1184 élèves, en tassement par rapport aux exercices précédents, dont 53% de Français, 30% de Maliens et 17% de nationalités tierces.
Le cycle élémentaire a 444 élèves, 479 au collège et 261 au lycée.
La première tranche des travaux d’extension vient d’être terminée (6 classes) financés par l’AEFE et par les fonds propres de l’APE.
Visite de l’école des Lutins (directrice : Marianne Sotbar) qui comprend une école maternelle et une école élémentaire sur deux sites différents. L’école maternelle fonctionne bien avec 181 élèves - dont 93 français et 69 boursiers - avec une classe supplémentaire de CP ouverte à la demande des autorités françaises.
L’école élémentaire (152 enfants dont 26 français) est dans un bâtiment moderne mais moyennement entretenu ; les activités sportives se déroulent dans la rue heureusement barrée pour l’occasion. Malgré les efforts des maîtres, on peut s’interroger sur les perspectives d’avenir de cette école.
Visite du centre médico-social (Maryse Diarra, présidente du Conseil d’administration, Babette Kanati Sidibé, infirmière). La situation du centre a évolué depuis ma dernière visite : il peut désormais soigner tous les citoyens français et non plus les personnes relevant des autorités françaises. Pour cela il dispose de deux médecins vacataires et d’un médecin VI.
C’est une bonne formule qui rend de grands services à la communauté française pour un
coût modéré (chacun paie la consultation environ 22 €).
Il est regrettable que la plupart des centres de même genre aient été progressivement démantelés.
Compte-rendu de la recontre avec l'AME (écrit par M. Diarra)
L'association malienne des expulsés(AME) est très honorée de la visite effectuée par le sénateur Richard Yung le 19/01/09 dans nos locaux.
Ce passage d'une personnalité politique française qui s'implique dans les questions de l'immigration et plus dans les relations France-Europe-Afrique à été l'occasion pour nous d'échanger et d'être éclairés sur des points importants tels que le changement de poste de Hortefeux et la poursuite forcée de la vision du chiffre par son successeur Besson. Mais plus largement sur certains aspects sournois des termes en négociations des accords au regard du nombre de visas octroyés alors qu'il y a un besoin de main d'œuvre dans biens des métiers.
Nous avons parlé également des divers soutiens en France et des organisations de solidarité internationale dont certaines sont menacées de restrictions dans leurs activités.
La conférence du 20 à donné davantage d'éléments sur les relations entre l'UE et l'Afrique sous le périscope de la présidence française de juillet à décembre.
L'exposé du sénateur à retracé le parcours de cette présidence avec ce qui été saillant sur la question de l'immigration et de l'asile. Allant de la directive du retour en passant par Vichy ou le pacte à été signé et en expliquant la tenue du sommet ministériel eurafricain de novembre le communicateur a terminé par les enjeux de l'union méditerranéenne pour poser la question à l'auditoire et aux Africains: si vous voulez discuter et traiter avec une communauté qui a une politique commune ou un état qui négocie au regard de ses intérêts.
Car a t'il noté il est tout de même important de souligner le caractère (communautaire) pratique accepté par tous du traitement de la question sur l'asile. Mais il n'en dira pas mieux sur l'immigration ou les points sur la durée de rétention et surtout sur l'interdiction de l'espace durant 5 ans sont porteurs d'atteintes aux droits fondamentaux des personnes.
Des questions ont été posées à l'orateur pour approfondir certains points et pour l'essentiel nous retenons que la politique des expulsions sans une approche d'accompagnement idoine ne résoudra pas les problèmes, que les accords et autres programme économiques, de gestion ou de contrôle des flux doivent être élaborés en associant tous les acteurs et communiqués pour que dans l'application chacun y trouve sa participation et son compte afin de donner un réel sans aux relations entre l'Europe et l'Afrique dans un partage de valeurs et de respect.
Toutes ces impressions nous réconfortent et nous espérons poursuivre les contacts avec tous ceux et celles qui ont permis la réalisation du séjour de Richard Yung à Bamako.