En ce début d’année, je vous présente mes meilleurs vœux pour 2021, sous le double signe de la résilience et de la confiance !
La crise sanitaire inédite de 2020 a remis en question de manière brutale les modalités traditionnelles de l’enseignement dans nos établissements. À partir de janvier 2020, appuyés par l’AEFE, ils ont dû mettre en place la continuité pédagogique en faisant preuve d’initiative et de créativité. L’AEFE les a tous accompagnés en fixant un cadre pédagogique de référence, en formant les professeurs et en enrichissant les ressources disponibles. Si l’enseignement à distance ne remplacera jamais la relation essentielle qui se crée dans l’espace d’une classe entre les élèves et leur professeur, l’enquête à laquelle plus de 70 000 enseignants, élèves et parents ont répondu en septembre a montré qu’il a été de qualité. Cette enquête a permis aussi de définir des axes d’amélioration qui seront mis en œuvre dès ce semestre. De la même manière, les examens du baccalauréat (98,9% de réussite) et le DNB ont pu être organisés dans les meilleures conditions possibles et nos élèves ont pu être accompagnés comme chaque année dans leur orientation.
Dans ce contexte difficile, nous avons travaillé avec tous les établissements à améliorer la communication et à renforcer le dialogue pour créer du consensus sur les décisions essentielles dans une approche déconcentrée.
Dans ce contexte de crise sanitaire dont l’impact économique a été immédiat pour les parents d’élèves, et donc pour les établissements, l’État français a manifesté son soutien exceptionnel au réseau. Nous vous sommes reconnaissants d’avoir voté la loi de finances rectificative n°3 du 30 juillet 2020 qui a octroyé à l’enseignement français à l’étranger 100 M€ en subvention, à part égale entre les programmes 151 et 185, et une possibilité de recourir à des avances de trésorerie à hauteur de 50 M€. L’AEFE, en tant qu’opérateur public, a été chargée de la mise en œuvre de ce plan de soutien pour l’ensemble des établissements du réseau. Avec les postes diplomatiques, elle s’est entièrement mobilisée pour que cette aide puisse arriver le plus vite possible à ceux qui en avaient besoin. Des milliers de demandes ont été examinées depuis l’été, avec la rigueur qui s’impose dans le maniement des fonds publics mais aussi avec un sens de l’urgence et de la bienveillance guidé par les circonstances. Au 31 décembre, toutes les demandes ont été traitées et les fonds afférents décaissés ou engagés. Grâce à ces crédits exceptionnels, davantage de familles françaises ont pu être aidées ou de manière plus importante et, pour la première fois, des familles étrangères de 249 établissements ont bénéficié d’une aide financière pour près de 13,5 M€. Les avances France-Trésor ont été moins mobilisées que prévu car la demande des établissements a été moins importante qu’attendu, mais la « phase 2 » du plan de soutien, avec ses objectifs d’aides concrètes et ciblées pour tous les établissements, a bénéficié à 342 d’entre eux (dont 186 partenaires) qui ont remonté des demandes de soutien, soit à 75% des élèves du réseau pour un montant de 29 M€ (y compris l’aide apportée aux établissements du Liban).
Même si certains établissements sont encore en difficulté et font l’objet d’un suivi particulièrement vigilant de la part de l’Agence, le réseau a fait preuve dans son ensemble de sa solidité et de résilience. Il compte désormais 540 établissements, soit 18 de plus que l’année dernière, et environ 368 000 élèves, soit presqu’autant que l’année dernière malgré la brutalité de la crise. L’aide de l’État et le rôle de l’AEFE ont été appréciés et je ne doute pas que notre modèle de partenariat public-privé sorte renforcé de cette crise.
Même si la crise sanitaire perdure et conduit à adapter en permanence nos modes d’enseignement, je souhaite placer l’année 2021 sous le signe de l’espoir et de la confiance.
Notre priorité restera encore, au moins jusqu’à l’été, l’accompagnement de tous les établissements pour affronter cette crise qui va être encore longue. Mais notre objectif reste celui fixé par le Président de la République en mars 2018.
Tout d’abord, le réseau conserve son attractivité, avec des dizaines d’associations et d’investisseurs accompagnés par l’Agence qui souhaitent rejoindre le réseau dans les mois et les années à venir. Notre objectif reste le CAP 2030 fixé par le président de la République et par les ministres de l’Europe et des Affaires étrangères et de l’Éducation nationale en octobre 2019, même si le rythme de mise en œuvre s’en ressent en raison de la crise que nous traversons. Le COM entre l’AEFE et le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères, qui aurait dû être soumis au Parlement au premier trimestre 2020, le sera je l’espère prochainement pour permettre sa signature avec le ministre dans les prochains mois.
Pour accompagner cette croissance et pour renforcer les atouts de notre réseau actuel, nous allons relancer en 2021 les projets de formation pour les personnels. Au-delà des efforts de formation maintenus pour accompagner les enseignants dans l’enseignement à distance, nous reprenons nos plans de formation en accordant une attention particulière aux néo-recrutés locaux. Nous nous inscrivons dans la perspective de la création des Instituts Régionaux de Formation (IRF). J’espère vivement que le calendrier parlementaire permettra dans les prochains mois d’acter les modifications législatives nécessaires du Code de l’Education. En ce qui concerne le baccalauréat, suite à la sensibilisation du ministère de l’Education nationale français à la spécificité du réseau, les deux épreuves terminales de spécialité, positionnées en mars, viennent d’être annulées et passent en contrôle continu, ce qui va lever certaines inquiétudes chez nos familles et nos élèves.
Les leçons tirées de la crise et les progrès réalisés permettent et imposent à l’Agence et au réseau d’être encore plus performants en 2021. D’ici la rentrée, l’AEFE sera enfin dotée d’un intranet dédié au réseau qui va révolutionner nos méthodes de travail et accroitre notre efficience. D’une façon générale, le renforcement de nos outils numériques est une priorité. Les projets fédérateurs seront adaptés à la situation sanitaire (1er salon virtuel de l’orientation pour étudier en France organisé en janvier, « Ambassadeurs en herbe », Jeux internationaux de la jeunesse et Orchestre des lycées français du monde). Ces événements permettent de porter les valeurs du réseau et l’égalité, à commencer par l’égalité entre les filles et les garçons, les femmes et les hommes (notamment d’un point de vue professionnel), sera l’un des fils conducteurs de l’année à venir avec la mise en œuvre du Plan d’action égalité de l’AEFE pour 2021-2023.
Dans le contexte de cette année si particulière, la sécurité demeurera une priorité absolue. Grâce à la loi de finances pour 2021, une subvention de 9 M€ est de nouveau dédiée à l’Agence pour des travaux de sécurisation. Après deux années complexes pour aider les établissements, l’AEFE va pouvoir à nouveau accorder des subventions de sécurité à ceux qui en ont besoin, et au-delà financer des formations des personnels et des élèves afin de développer une véritable culture de la sécurité dans les établissements.
Enfin, je crois que cette crise, qui a révélé des analyses parfois différentes, voire divergentes, a finalement permis de renforcer les liens de l’Agence avec ses principaux interlocuteurs autour de l’objectif partagée de la sauvegarde du réseau : parents, organisations syndicales et bien sûr, en premier lieu, avec vous. J’ai souhaité vous tenir informés de manière régulière durant cette crise, les auditions au Parlement ont été nombreuses et les échanges informels avec vous ont été fréquents.
Je forme le vœu que ce dialogue de qualité se prolonge durant toute cette année et je suis à votre disposition pour échanger prochainement avec vous selon les modalités que vous souhaiterez.
À nouveau, je vous souhaite une excellente année 2021 !
Cordialement,
Olivier BROCHET, Directeur général