À quelques semaines de la première élection du député des Français d’Amérique du Nord, nous souhaitons dénoncer l'attitude incompréhensible du gouvernement de Nicolas Sarkozy relativement aux conditions matérielles du vote à Montréal (Québec).
Le gouvernement conservateur de Stephen Harper refuse que le scrutin soit organisé sur le sol canadien. Le gouvernement français, se pliant à cet oukase, a donc accepté d'organiser le vote à Montréal uniquement dans les locaux du consulat général et non, comme habituellement, dans ceux du lycée français.
Ces locaux sont situés au 10ème étage d'un immeuble de bureaux. Ils sont inadaptés par leur surface insuffisante et ne pourront loger que sept bureaux de vote alors qu'il en faudrait au moins vingt (c'est le nombre de bureaux ouverts pour l’élection présidentielle) pour les 45000 électeurs inscrits. Ils n'offrent pas non plus les garanties de sécurité nécessaires (seulement trois ascenseurs pour un tel nombre de personnes).
Ces éléments nous font craindre que l'organisation du scrutin tourne au désastre, que l'attente avant d'atteindre l'urne soit telle qu'elle décourage les citoyens et que les files d’attente dans l'immeuble et aux abords du consulat soient considérées comme un trouble à l'ordre public par les autorités canadiennes.
Nous regrettons ce manque d'écoute des autorités françaises et canadiennes. Si difficultés il y a, ce ne sera pas faute d'avoir tiré la sonnette d'alarme et chacun devra prendre ses responsabilités.
Richard Yung, Hélène Conway-Mouret, Jean-Yves Leconte et Claudine Lepage, sénateurs socialistes représentant les Français établis hors de France