Ancien élève de l’École Normale de Savenay (44), Joël Gouy a consacré sa vie à l’éducation. D’abord instituteur, puis maître formateur, il a aussi occupé des postes de directeur d’école et de conseiller pédagogique. Une grande partie de sa carrière s’est passée dans la Loire Atlantique, mais il a également été en poste en Nouvelle Calédonie pendant 4 ans et en Haïti pendant 6 ans.
Aujourd’hui à la retraite, Joël Gouy aurait pu prendre un repos bien mérité. Au contraire il redouble d’activité et de dynamisme militant. En France, il crée l’association Ayiti Education à Nantes en 1996, et c’est cette association très efficace, avec le dévouement énorme de ses membres actifs qui a permis la mise en route et la pérennité de tout ce qui existe aujourd’hui en Haïti. En 1999, il crée le Centre Pédagogique Ayiti Éducation à Pétionville (Haïti), devenu aujourd’hui École Normale Ayiti Éducation, puis l’École d’application Jules Verne. Deux établissements qu’il dirige.
Le séisme destructeur du 12 janvier 2010 a mis Joël Gouy et les deux écoles à l’épreuve. Les bâtiments eux-mêmes n’ont pas souffert, mais parmi les élèves un tiers ont perdu un ou plusieurs membres de leurs familles et seule une petite minorité d’entre eux vit dans des maisons encore intactes. Joël Gouy s’est donc transformé en responsable de premiers secours en essayant d’obtenir des tentes, des kits de cuisine et autres produits de première nécessité pour ses élèves, auprès de l’Ambassade de France. Avec un financement du CNH (Collectif Nantes Haïti), il a pu rendre habitables les maisonnettes de trois des employées de l’école en les réhabilitant. Par ailleurs, d’autres écoles de la ville ayant été détruites, l’École Jules Verne a décidé de doubler le nombre de ses élèves pour intégrer une partie des enfants concernés. Pour finir, Joël Gouy espère pouvoir participer à la reconstruction du pays en apportant sa contribution au système éducatif haïtien, terriblement malmené par le séisme, car selon des statistiques officielles, 38.000 élèves, 1.400 enseignants et 150 membres du Ministère de l’Éducation nationale et de la Formation professionnelle ont péri ; 4200 écoles ont été détruites.