Ce matin, au Sénat, audition du nouveau Secrétaire d’État aux affaires européennes, Pierre Lellouche. C’est un homme jeune, dynamique et qui connait ses dossiers. Il est de plus sympathique, ce qui le rend différend de son prédécesseur, Bruno Le Maire qui faisait assez maître d’école. Sans doute est ce parce qu’il s’est frotté, à plusieurs reprises, au suffrage universel dans le Ixième, même si c’est sans succès contre l’ami Jacques Bravo (maire PS du IXème).
Il parle de son enthousiasme pour l’Europe-puissance, de la volonté de développer une politique de sécurité commune, de prendre des initiatives fortes avec nos partenaires allemands. A tout ceci, j’adhère mais la réalité est bien le désamour d’Europe dans notre opinion : 60% d’abstentions lors de la dernière élection européenne. Et pour quoi ? Parce que les Français (et les autres peuples d’Europe) assimilent l’Europe, la commission européenne, au développement de ce libéralisme à tous crins que nous vivons depuis 10 ans. Rien que cette semaine : la crise du lait qui vient de la suppression prévue des quotas, l’ouverture d’EDF et l’obligation de vendre l’énergie nucléaire à tous ses concurrents, la privatisation de la Poste, la préparation de la privatisation de la RATP, ….. et nous ne sommes que mercredi. Les salariés sentent bien que toutes ces vilaines actions ne sont pas bonnes pour eux, qu’ils paieront ceci sous forme de chômage accru, de rémunérations à la baisse, d’impôts à la hausse… Et l’on voudrait qu’ils viennent baiser la main qui les étrangle pour le profit d’une poignée de profiteurs ? Je sais que mon langage fait assez congrès bulgare du Parti communiste mais qui peu nier que c’est la réalité. Comprenons nous bien : je reconnais l’économie de marché comme seul mode d’organisation économique efficace (dans la période actuelle) ; je tire mon chapeau aux créateurs d’entreprise qui font un travail difficile et courageux (je ne parle des spéculateurs et profiteurs de tous poils que le G20 va s’efforcer de « réguler ») mais je crois aussi qu’une telle organisation n’est pas incompatible avec le service public de certains biens et services non ou peu marchands et que la recherche de la justice sociale fait partie de nos valeurs.Malheureusement, tout ceci nous n’avons été capables de le faire partager aux peuples d’Europe divisés que nous étions, au sein du PSE, lors du dernier scrutin européen. C’est une majorité de droite et centre-droit qui siège au Parlement européen et la conséquence en est l’élection de Mr Barosso comme Président de la commission européenne malgré son peu de charisme et de volonté politiques. Sans doute, le méritons-nous !
Demain visite à la communauté française de Berlin pour 3 jours et dimanche suivi de l’élection fédérale, toujours à Berlin. Ceci sera dans mon carnet de voyage. N’oublions non plus l’élection au Portugal où nous espérons tous la victoire du Premier ministre sortant, secrétaire général du PS portugais, José Socratès.