Chaque année, fin septembre, les trois groupes parlementaires socialistes à l’Assemblée nationale, au Sénat et au Parlement européen se réunissent pour coordonner leurs vues sur les questions qui viennent en débat : retraite, immigration, école, budget, … Le thème de cette session est « la République abimée ».
C’est aussi l’occasion de revoir des camarades et amis perdus de vue dans le brouhaha de la vie parisienne.
Cette année donc, c’est à Pau, au pied de ces magnifiques montagnes des Pyrénées, à l’invitation de la députée et maire Martine Lignières-Cassou qui succéda à André Labarrère.
L’introduction est donnée par deux observateurs de la vie politique : Stéphane Rozès, politologue et Emmanuel Todd, démographe. Le premier nous explique que Sarkozy a su gagner la maitrise du calendrier des débats et des médias et impose les sujets qui sont au centre de l’actualité, une actualité « fabriquée » en quelque sorte. On le voit bien avec la manière dont le gouvernement se saisit de n’importe quel fait divers. Le PS ne peut que « courir » derrière, avec un temps de retard et n’est guère audible. Par ailleurs nous n’avons pas su faire fonctionner le désir d’imaginaire des Français avec nos propositions trop égalitaires, redistributives.
Quant au second, il décline le même concept mais en proposant que nous fassions notre le combat pour l’emploi, contre la délocalisation des emplois et que nous lancions l’idée de la protection économique extérieure européenne, une barrière douanière qui protégerait l’industrie et ses emplois. Je dois dire que je ne partage pas cette idée que je crois fausse et naïve.
L’après-midi nous recevons l’intersyndicale qui organise la manifestation de jeudi pour la défense des retraites. Puis nous écoutons sagement les rapports des différentes commissions qui ont travaillé sur la diplomatie française, les retraites, la politique économique et l’écologie, les lois sécuritaires. Une atmosphère studieuse, en demi-teinte : nous nous engageons à revenir à la retraite à 60 ans, à abolir la loi Besson contre les immigrés, mais il n’y a rien de vraiment offensif !
Le mercredi en fin de matinée, Martine Aubry vient clore ces journées, très offensive. Vous pouvez voir lire son intervention en cliquant ici.