Non ce n’est pas un titre de western, encore que par certains côté, cela s’en rapproche.
Il s’agit, moins romantiquement, de la nouvelle organisation du marché de l’électricité. Jusque là l’électricité était produite, distribuée et vendue par EDF, détenue quasi à 100% par l’État. Le principe gaullien, dans le droit fil du Conseil national de la Résistance, était celui de la tarification égale pour tous, de l’investissement public permettant de faire payer le coût marginal, c'est-à-dire celui de l’unité supplémentaire consommée. C’est ainsi que la France a pu se doter d’un parc de centrales nucléaires unique au monde et a permis à la population la plus défavorisée d’accéder à l’électricité.
L’équipe Sarkozy ne pouvait continuer à tolérer une telle situation. Les loups ont senti qu’il y avait beaucoup de profits à faire. Comme d’habitude les injonctions à plus de concurrence proférées par Bruxelles ont servi de prétexte pour avancer la privatisation. Après celle de GDF vendue à la Lyonnaise des eaux de M. Proglio dans les conditions dont on se rappelle, voici venir le tour d’EDF mais sous une forme un peu plus subtile, qui n’alerte pas l’opinion publique. Le cheminement est le suivant : il faut davantage de concurrence entre les producteurs et les distributeurs. On va donc demander à EDF de vendre 25% de l’électricité produite par ses centrales nucléaires à des sociétés privées, constituées sur mesure par les entrepreneurs amis, et ce à un taux préférentiel puisqu’ils n’auront pas à supporter le coût considérable des investissements.
Le résultat en est une augmentation importante du prix de l’électricité pour le consommateur (+10% cette année), une concurrence déloyale qui fragilise EDF, un transfert de profits vers les entreprises amies du régime payé par le consommateur.
Finalement, c’est bien un western avec attaque de la banque … !