Mardi dernier le texte de loi sur la réforme des retraites a été définitivement adopté.
Malgré un combat parlementaire fort à l’Assemblée nationale mais surtout au Sénat contre les aspects les plus injustes (non prise en considération des pénibilités ni des carrières écourtées et hachées des mères de famille, pas de prise en considération des années de travail avant 22 ou 23 ans, …). La résistance a été forte dans le pays avec trois semaines de mouvements sociaux et un climat social définitivement dégradé qui fera réapparaitre la frustration sous une forme ou sous une autre.
Nous pouvons y rajouter le rejet de la quasi-totalité de nos amendements concernant les Français de l’étranger.
D’un côté le PS a fait son travail : soutien fort au mouvement social, déclarations de tous les dirigeants (sauf Valls) en faveur des 60 ans et du reste, bataille parlementaire en grande résistance même si on sait qu’à la fin le loup mangera la chèvre de M. Seguin.
Le PS a aussi publié un plan alternatif qui n’a pas emporté l’adhésion du mouvement social et de l’opinion.
Dans ce plan, il y des propositions qui méritent d’être retenues : la reconnaissance de la pénibilité de certains emplois, la mise en place d’un système de retraite personnalisé avec un socle commun et une partie qui dépendrait de la volonté de chacun. C’est une proposition que la CFDT entre autre a défendue depuis longtemps et qui rejoint les systèmes « à points » ou équivalents de l’Europe du Nord.
Et puis il y a le maintien de l’âge minimum de départ à la retraite à 60 ans (après quelques péripéties) et l’acceptation de l’allongement de la durée de cotisation à 41,5 ans (même si on évite de le dire !).
Enfin les propositions relatives à l’amélioration de l’emploi des seniors (vraie question) ne sont guère crédibles (un rendez-vous tous les trois ans à Pôle emploi !).
Quant au financement du système, il mérite débat : une fiscalité sur les revenus du capital pour 25 milliards d’euros par an mais qui inclut une hausse de la TVA (de 0,5%). En fait une hausse du taux moyen rapporterait beaucoup plus puisque les recettes de TVA représentent 130 milliards d’euros. Est-ce l’introduction incognito de la TVA sociale ? Celle-ci pose la question de la justice sociale de l’impôt sur la consommation.
Et là-dessus nous avons eu droit à un grand nombre de déclarations contradictoires de nos dirigeants sur l’âge minimum de départ à 60 ans, sur les 41,5 annuités, sur la TVA sociale, ...
Le pays ne s’y est pas trompé qui n’a montré aucune adhésion à notre plan.
Il nous faut apprendre à travailler mieux et à être solidaires si nous voulons convaincre et non pas seulement critiquer et nous opposer.