Nous avons la grande chance d’auditionner les 6 candidats à la primaire lors de notre convention fédérale. C’est incomparable pour se faire une opinion. Certes mon choix est fait en faveur de Martine Aubry mais je dois dire que Manuel Valls que je considérais comme manquant d’expérience m’a fait bonne impression par sa connaissance des dossiers et par son sérieux. Arnaud Montebourg, excellent orateur, m’a semblé dans le déclamatoire et les effets de manche.
Jean-Michel Baylet, à une question sur le cumul des mandats (il est l’exemple même) répond par un argument surprenant : un parlementaire qui est occupé par sa mairie, son département, sa région a moins de temps et donc moins de possibilité de légiférer, ce qui est excellent car on fait trop de lois ! Certes, la dernière idée est juste : trop de lois et mal mais précisément parce que nous n’avons pas le temps de travailler convenablement. Et je m’interroge sur la contradiction qu’il y a chez les radicaux à défendre le régime parlementaire, c'est-à-dire un rôle accru pour les députés et sénateurs, en même temps que le cumul des mandats.
La position du Parti socialiste, qu’a fortement rappelée Martine Aubry, est de rendre le mandat parlementaire non cumulable avec un mandat exécutif soit par la loi si nous sommes majoritaires soit, à partir de 2012, dans nos règles de fonctionnement internes. Je me souviens de la réunion du groupe socialiste du Sénat à laquelle Martine Aubry était venue défendre cet engagement et qui fut une levée de boucliers contre elle. Il me semble qu’elle en a gardé un léger ressentiment contre les sénateurs. Mais si nous gagnons la majorité du Sénat dans trois semaines, cela chose oubliée !
L’Afrique fantôme de Michel Leiris
Relecture de « l’Afrique fantôme » de Michel Leiris (collection Tel de Galimard).
C’est le journal, tenu au quotidien, de l’expédition « Dakar-Djibouti », organisée par le Musée de l’homme (1931-1933). Cette expédition, dirigée par le grand spécialiste des Dogons, Marcel Griaule, avait une vocation essentiellement ethnologique mais utilise des techniques modernes (enregistrements sonores, films, …).
Le journal est tenu de manière très minutieuse et montre comment, à l’époque, l’ethnologie était parfois musclée (vols de masques, achats forcés, intimidations, …) mais en même temps, il montre l’évolution personnelle de Leiris (adhérent du mouvement surréaliste et proche du PC) et son rejet du colonialisme qui continuera jusque dans les années 1960. Passionnant.
Pour ceux qui ont connu le PSU, lire « trois femmes » de Jean Le Garrec (éd. Bruno Leprince) qui en fut un des dirigeants jusqu’en 1974, date à laquelle nous rejoignîmes le PS. Il fut plusieurs fois ministre, en particulier, il défendit les lois de nationalisations en 1981-1982.
C’est le récit de son enfance, dans une famille sans homme, dirigée par l’arrière grand-mère, la grand-mère et sa mère. À Belle Île puis à Cahors. Bien écrit, très sensible, émouvant.