C’est un bon exemple de la ténacité qu’il faut en politique. Créer une taxe sur les activités financières est une idée lancée par l’économiste américain James Tobin, il y a presque 40 ans.
Elle a ensuite cheminé, à la fois chez les spécialistes et parmi les altermondialistes (ATTAC et allia). Puis les socialistes et sociaux démocrates s’en sont emparé et l’ont mise dans leurs programmes, il y une petite dizaine d’années.
Enfin, tout arrive, Nicolas Sarkozy a trouvé l’idée intéressante pour son budget. Angela Merkel a suivi le même chemin et l’affaire avait été actée lors d’un récent sommet franco-allemand. Évidemment il ne faut pas compter sur les Anglais : pas touche à la City de Londres, source de revenus considérables. Et puis, l’idée d’une taxe, européenne qui plus est, n’est guère acceptable pour Albion.
Nous avons donc présenté aujourd’hui un amendement à la loi de finances en ce sens. Cet amendement était soutenu par les différents groupes, y compris l’UMP. Un compromis a été trouvé sur le taux et sur l’assiette : celle-ci couvrira toutes les activités financières et le taux sera de 0,05%.
À notre surprise le gouvernement s’est déclaré opposé à cette taxe, arguant de la nécessité d’un accord avec tous les pays de l’Union (c’est-à-dire en fait une procrastination à perpétuité) et a entrainé un certain nombre de sénateurs UMP (dont notre collègue del Picchia) dans ce retour en arrière.
La majorité sénatoriale votera quand même l’amendement.