La semaine dernière a été particulièrement fertile, du moins pour votre serviteur : le projet de loi relatif à la représentation politique des Français à l’étranger et celui sur la séparation et la régulation bancaire (dont j’ai été le rapporteur) ont été adoptés par le Sénat, lundi et mardi pour le premier, mercredi, jeudi et vendredi pour le second.
Je ne reprends pas les explications sur le fond de ces deux projets que le lecteur intéressé trouvera sur mon site. Je dirai seulement que le premier a une grande importance pour les Français installés à l’étranger et qu’il marque de grands progrès dans la démocratisation et la déconcentration de celle-ci, même si, en même temps, il nous a fait toucher du doigt les limites de notre projet de création d’une collectivité décentralisée. J’en prends ma part de responsabilité pour ne pas avoir suffisamment étudié les aspects constitutionnels et fiscaux.
Sur le second, je dois dire combien j’ai appris en étant rapporteur d’un texte lourd et complexe avec 46 amendements adoptés en commission des finances et près de 200 en plénière que j’ai portée. Au carrefour des demandes des professionnels de la finance, du gouvernement, des collègues parlementaires, des nombreuses associations concernées, la marge de manœuvre est étroite. Il me semble que le texte répond à ces différentes exigences puisque aussi bien il a été adopté par 159 voix pour (PS, EELV, radicaux), 0 contre. L’UMP et les centristes se sont abstenus, ce qui est normal, le groupe CRC (PC) aussi, ce qui l’est moins pour un texte qui introduit un contrôle très fort sur les banques, qui protège les fonds publics en cas de faillite et qui comprend de nombreuses avancées pour la défense des utilisateurs des banques, en particulier les Français les plus fragiles.
Heureusement que M. Mélenchon n’est plus au Sénat (il y a siégé 20 ans comme socialiste), car nul doute que dans la suite de ses imprécations de ce week-end pour la sortie de l’euro, contre Pierre Moscovici, contre François Hollande, il m’aurait traité de chien courant du capital, d’esclave honteux des banques, de larbin de la finance apatride et mondiale… Pour expliquer, je rappelle que c’était le congrès de son groupe et comme chacun sait, un congrès se gagne toujours à gauche avec des rodomontades du genre « je suis le bruit et la fureur ou je parle cru et dru ». Comprenez mon adversaire principal c’est la social démocratie de François Hollande. Je ne mélange pas l’analyse du PC et celle du parti de gauche, parti sur une pente et dans un discours qui en rappelle d’autres pendant les années 30 !