Nouvelle polémique, cette fois au sujet d’un amendement proposé par des sénateurs de tous bords à l’occasion de la Loi Macron, qui a été voté en l’état par les députés et qui vient dangereusement compromettre le fragile équilibre de la Loi Évin.
Cet amendement, qui avait reçu un avis défavorable de la part du gouvernement, fait la distinction entre information et publicité sur l’alcool. Sous ce prétexte, c’est en fait une véritable brèche qui est ouverte pour permettre au lobby viticole et aux grands alcooliers de faire ouvertement de la publicité pour leurs produits. L’implication de ce lobby dans la rédaction de l’amendement est tel que ce dernier reprend mots pour mots un communiqué de la fédération Vin et Société, qui représente 29 organisations nationales et régionales.
Je comprends les préoccupations de mes collègues, signataires de cet amendement, soucieux de protéger et de promouvoir la richesse de leurs terroirs viticoles. Ces territoires constituent une véritable force, culturelle, touristique, économique, ce sont des centaines de milliers d’emplois qui en dépendent. Je le sais d’autant plus que je viens moi-même du Vouvray, pays qui doit tant à ses vignes. Sauf que cet amendement va plus servir les grand alcooliers, capables de dépenser des sommes importantes en communication, que les petites industries viticoles.
Profiter de la Loi Macron pour faire passer une telle mesure n’est pas correct. Le Ministre lui-même avait demandé à ce que ce soit fait dans le cadre de la Loi santé et d’un groupe de travail parlementaire qui permettrait lors d’un débat centré sur cette question de clarifier certaines questions d’interprétation de la loi existante.
D’autant que chaque année on estime que ce sont plus de 50 000 décès qui sont provoqués par l’alcool, de façon directe ou indirecte.
Des amendements de suppressions seront proposé lors du prochain débat à l’Assemblée, à la fois par des parlementaires et par le gouvernement. Il est évident que cet amendement polémique ne survivra pas à ce nouvel examen.