Le député François-Michel Lambert a déposé une proposition de loi relative à la légalisation contrôlée de la production, de la vente et de la consommation de cannabis. Le texte a été cosigné par 14 députés dont 5 de LREM. Il s’agirait de créer une société d’exploitation qui aurait le monopole sur la production et la vente.
Cette idée n’est pas nouvelle et fait débat depuis plusieurs années. Pourtant, cette fois l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) a donné son feu vert à l’expérimentation du cannabis en France. Ainsi, sous réserve d’une autorisation de la ministre de la Santé, pourrait être mise en place début 2020 la légalisation du cannabis médicinal. La plante serait réservée à certains patients dont les symptômes n’ont pas pu être soulagés par d’autres médicaments pour les douleurs neuropathiques, l’épilepsie sévère, la cancérologie, les soins palliatifs et la spasticité douloureuse de la sclérose en plaques ou autres pathologies du système nerveux central.
Comment cela fonctionne-t-il ? Le cannabis ne contient pas que du THC, il contient également du cannabidiol (CBD). C’est cette molécule qui a constaté des effets antidouleurs puissants. Les médecins spécialistes désignés seraient formés en amont sur des plateformes de e-learning. Cette initiative semble tout à fait juste et adaptée.
Il faut noter que plusieurs pays utilisent déjà le cannabis à des fins thérapeutiques. En effet, le Canada a légalisé le cannabis médical en 2001 (et récréatif en 2018), il est même autorisé pour des patients souffrant de certaines maladies d’obtenir un permis de production et de consommation. Israël s’engage sur la voie de l’exportation de cannabis médicinal pour atteindre un marché mondial de 50 milliards de dollars en 2025. Enfin, 28 États aux États-Unis ont autorisé l’usage médical. Il en va de même pour des pays plus inattendus tels que le Zimbabwe, le Cambodge, la Turquie ayant procédé à cette légalisation médicale.
La voie la plus sage pour la France serait d’entamer une légalisation progressive en commençant par le cannabis à portée médicale. Le soulagement de la douleur n’est plus à prouver, et l’encadrement par le personnel médical permettra d’éviter les excès.
En France, on compte cinq millions de consommateurs. À terme, la voie de la légalisation récréative pourrait être envisagée sous un cadre contrôlé et strict afin de limiter les dangers du marché parallèle. Au-delà d’un avantage financier, la légalisation médicale du cannabis emporte avec elle des avantages humains non négligeables.