Les fêtes de Noël familiales m’ont amené en Anjou, près de Champtocé, le château de Barbe Bleue. Mais il y a mieux et plus réjouissant pour Noël.
Nous sommes à quelques kilomètres de Saint-Florent-le-Vieil. C’est un charment village des bords de Loire, dominé par une abbatiale perchée sur une haute colline boisée. C’est surtout la ville natale Julien Gracq, où il vécut aussi sa retraite. Je rappelle seulement ces œuvres romanesques, mystérieuses, pleines de distance d’avec le réel, presque froides et pourtant si fortes, bâties comme avec du marbre : « Le Rivage des Syrtes », « Un balcon en forêt », « Au château d’Argol, ». Pour moi, un des plus grands auteurs français du XXème siècle, et de plus, un homme « bien ». Quel plaisir de finir ainsi 2011.
Un mot d’un livre passionnant que je viens de recevoir d’Algérie : les « Mémoires d’un combattant » d’Hocine Aït Ahmed, dernier des chefs historiques de la lutte pour l’indépendance de l’Algérie, un des fondateurs du FLN dont il devait ensuite, dès 1962, dénoncer les dérives militaires et policières. C’est le récit de son engagement dès 1946 dans les rangs du PPA (« parti populaire algérien ») du grand chef nationaliste Messali Hadj, de la lutte quotidienne dans les Aurès et des luttes internes au mouvement nationaliste. C’est tellement vivant, plein d’anecdotes et de faits qui éclairent le tout début de la lutte pour l’indépendance. Le livre certes n’est pas nouveau, il date de 2002 mais il n’a pas pris une ride et se dévore d’une traite.