À lire, la biographie (« Just kids ») de la chanteuse Patti Smith (en Folio poche). Il ne s’agit en fait que de ses jeunes années, avant même qu’elle ne devienne une chanteuse connue.
Elle quitte sa maison et ses parents pour « monter » à New York où elle se sent appeler et y développe son art en poésie et en peinture. Elle y rencontre Robert Mapplethorpe, qui a comme elle 20 ans, et qui peint, crée des bijoux, des installations et qui deviendra un photographe renommé et sulfureux. C’est un couple très uni, très fort et qui partage la certitude de leur génie propre et de leur réalisation dans leurs engagements artistiques. C’est aspect là est frappant car il est énoncé comme une vérité première. Mais il y aussi la description de la vie artistique et bohème des années 1960-1979 à New York, de la vie à l’hôtel Chelsea, haut lieu de la vie artistique, de leurs rencontres et de leurs amitiés avec Allen Ginsberg, Janis Joplin, Lou Reed, Andy Warhol et tant d’autres. Passionnant.
Lire aussi « La lanterne magique de Molotov » (de Rachel Polonsky ; éditions Denoel). Par le biais de la vie d’un immeuble réservé de la Nomenklatura, à un jet de pierre du Kremlin, l’auteur nous fait vivre dans la vie quotidienne des grands chefs du PC, de l’armée soviétique pendant les années staliniennes et après.
Bien que parfois un peu détaillé, c’est une chronique exceptionnellement riche, même si désespérante, de l’aventure soviétique et russe. En particulier, la biographie sous jacente de Molotov, le bras séculier de Staline pendant tant d’années, complice et responsable de tant de millions de morts et de déportations au Goulag le montre aussi comme un homme exceptionnellement cultivé, bibliophile avisé, lisant en 4 ou 5 langues et époux attentif et dévoué. Les dictateurs écoutent souvent Mozart et Wagner... Mais le livre est surtout une histoire fascinante de la Russie de 920 à nos jours.