Le chanteur Antoine est resté populaire : il suffit de voir comment les gens le reconnaissent au restaurant et lui disent leur admiration. Quand on pense qu’il a quitté la France et la scène il y a plus de 30 ans, c’est tout à fait remarquable. Ingénieur, chanteur aux succès mondiaux, navigateur solitaire, il a toutes les qualités ce garçon, et en plus il est direct, simple et sympathique.
Mais parti dans îles du Pacifique où il passe une grande partie de sa vie, soit à Tahiti soit en navigation, il reste à l’écoute de la société et mène un certain nombre de combats qu’il présente dans son dernier livre : « Délivrez nous des dogmes » (éditions Léo Scheer) ! Il y défend la contraception, l’union libre, la simplification de l’orthographe, le tutoiement.
Ce qui nous rassemble ce jour-là c’est son combat contre l’abolitionnisme en matière de prostitution assumée, et en faveur d’une législation l’encadrant et la rendant plus sûre. Il avait vu les prises de position que Michèle André et moi-même avons pu exprimer sur ces questions, en faveur de la suppression du délit de racolage, pour un statut des prostitués-ées et de leur capacité à se faire représenter (voir notre soutien au Syndicat des travailleurs du sexe, le Strass), et bien sûr la lutte contre le proxénétisme.
Antoine a une force médiatique qui lui permet d’argumenter contre le lobby abolitionniste, malheureusement puissant au sein du Parti socialiste, sur les plateaux de télévision. J’espère que bientôt nous serons saisis d’un projet de loi en la matière. En tous cas Antoine a mis un peu de soleil dans un hiver gris.