Notre doyen de la FFE et sans doute du PS tout entier, Georges Beuchard vient de publier un recueil de nouvelles sur le thème du « vrai et du faux ». C’est d’ailleurs le titre de son livre.
Comme Georges le dit en introduction, « le vrai est unique, le faux est multiple ». Et bien qu’il ne le dise pas, on sent qu’il a une faiblesse, pour le faux, bien plus attirant que le vrai qui reste un peu sec, un peu nu. C’est que c’est un pied noir, notre Georges, marqué par sa jeunesse avant-guerre dans différentes villes d’Algérie, alors département français. Il lui en est resté un goût pour la discussion, les débats, les histoires que l’on raconte mais toujours avec les plus grandes qualités du cœur.
Alors allez vite acheter son livre (en vente chez lui à Berlin ou auprès de l’éditeur via le site d’un grand vendeur de livres en ligne). Vous vous prendrez le tram pour Aïn el Turk , plage d’Oran où les écoliers passent leurs vacances entre la mer et leurs premières amours, le train de banlieue (le « bou you you ») pour Hammam-bou-Hadjar, village de colonisation proche d’Oran, vous pleurerez avec le cygne la mort de sa compagne, vous vivrez la vie d’un employé de banque à Mascara (mais oui cette ville a existé), vous sentirez la nostalgie de ceux qui ont perdu la terre qu’ils aimaient et ont appris durement le déracinement vers la France métropolitaine. Histoires de l’Algérie mais aussi de ce Munich où je l’ai connu (avant qu’il aille s’installer à Berlin avec son épouse) et où il nous conte le quartier de Schwabing où il habitait. Un Quartier latin des écrivains et des artistes qu’il regrette. Là il nous accueillait et nous parlait de la Bavière, du vent qui s’appelle le foehn, de Blum, de de Gaulle et de tous ces souvenirs de cette vie magnifique. Merci Georges.