Hier soir dans notre salle communale à Noizay (Touraine), concert de jazz manouche. Nous sommes deux cents environ. L’orchestre, un violon, deux guitares et une contrebasse sont tous des tourangeaux et d’excellente qualité.
Nous sommes dans le cadre du festival jazz en Touraine, qui organise chaque année une bonne centaine de concerts de toute sorte, en particulier chez notre ami et camarade Filleul à Montlouis. Je dis cela pour montrer qu’il existe dans nos campagnes (nous sommes pour ce Festival une demie douzaine de petites communes rurales) un engouement, un engagement réels pour la vie culturelle sous toutes ses formes : théâtre, musique, café philosophique, bibliothèque.
La mort d’Albert Jacquard me touche plus que je pouvais penser. Je le rencontrai souvent dans le bus de la ligne 89, reconnaissable par sa gueule cassée (il avait été victime enfant d’un grave accident) et son peu de souci de l’élégance brummelienne. Il avait dominé cette laideur et disait « l’amour c’est quand on se sent beau dans le regard des autres ».
Nous échangions quelques mots car nous nous étions rencontré à Munich lorsque l’ADFM l’avait invité, il y a une quinzaine d’années.
Il avait animé plusieurs conférences-débats avec la simplicité qui est celle de ceux qui dominent leur sujet et nous avait guidés dans les méandres de la génétique et de la démographie. Sa thèse était que les différences génétiques entre les hommes ne changeaient rien à leur égalité.
Puis il nous avait parlé de ses engagements militants : tribunal Russel pour la Palestine, les sans abris de Saint Bernard et enfin le droit au logement (DAL). C’est un Juste qui vient de nous quitter.