Dans sa dernière lettre aux Français, un vrai roman, le sénateur Christophe-André Frassa remet en question la cohérence, non seulement de la politique d’En Marche, mais aussi de l’efficacité et la pertinence du rapport de la députée Samantha Cazebonne sur l’enseignement français à l’étranger. Un vrai trombinoscope que cette lettre qui pourrait alimenter la rubrique « ma binette partout » du Canard enchaîné.
Que son opinion sur la politique à conduire dans les établissements français à l’étranger soit différente que celle diffusée n’est pas ce qui dérange le plus, c’est bien le manque de respect et de reconnaissance du travail approfondi de Madame Cazebonne qui est le plus choquant. En parlant de « packaging voleur, produit déceptif », de « voile d’illusion », le sénateur Frassa passe finalement plus de temps à critiquer les quelque 300 pages de propositions quand les siennes sont bien faiblement explicitées. Je note la création d’un professeur référent, la réplication des partenariats écoles et établissements d’études supérieures ou l’évocation de solidarité nationale sans pour autant définir une mise en œuvre claire. Il semble bien que nous sommes face à un cas de polémique gratuite par l’opposition. Je pensais pourtant que le travail d’un sénateur consistait à aller au-delà du clivage politique et ainsi prendre ses responsabilités de personnalité politique faisant usage de sa sagesse et de sa réflexion.
Je déplore strictement le ton de mon collègue Frassa, qui considère le rapport Cazebonne comme partant d’une bonne intention mais n’étant pas à la hauteur des espérances. Traiter de manière si légère l’impulsion du gouvernement alors qu’il transmet un appel à la consolidation de l’éducation – message qui devrait parler à tous – est révoltant. Il est inacceptable de critiquer de la sorte le travail d’un pair, et qui plus est lorsque celui-ci a été autant perfectionné.
Je tiens à rappeler l’étendue de l’étude opérée par Madame Cazebonne. Avec plus de 20.000 témoignages d’acteurs de l’enseignement (parents, enseignants, Français établis à l’étranger), visites d’établissements, auditions des parties, étude des rapports parlementaires et de la Cour des Comptes sur le sujet, le travail fourni par ma collègue députée est rigoureux, et solide. Il est axé sur le besoin d’une réforme en profondeur pour développer et promouvoir la francophonie et le plurilinguisme. L’enseignement français à l’étranger est un volet très spécifique qui nécessite une attention unique et dynamique. L’EFE participe à la renommée de la France à l’étranger et doit consacrer pleinement les valeurs françaises composantes de la préoccupation de fournir un enseignement de qualité pour tous. Ainsi, l’ambition du rapport est déployée sur le long terme à l’aide de mesures politiques, et institutionnelles orientées vers l’accompagnement et le renforcement de la structure scolaire.
Je salue la volonté de mise en relation de tous les acteurs concernés. Je salue également l’admirable détermination à s’appuyer sur l’école inclusive comme partie intégrante du modèle éducatif.
Madame Samantha Cazebonne doit être remerciée pour son travail intense, sa clairvoyance et son engagement. L’EFE est une tâche d’envergure qui n’a pas le temps de souffrir de commentaires infantiles, abusifs, et infondés.
Le Sénateur Frassa devrait pour sa part faire des propositions sérieuses au lieu de suivre la politique d’hostilité systématique du Sénat envers l’exécutif et remettre de l’ordre dans sa maison.