Rentrant du Sénat en Touraine en voiture, j’écoute une bonne demi-douzaine de radios. Ce qu’on entend est effrayant : des critiques contre le gouvernement que ce soit dans son action contre le terrorisme, contre la Covid, sur la vaccination anti Covid, sur la fiscalité, sur les plans d’urbanisme, sur la politique agricole, sur la culture, sans oublier le confinement, soit qu’il faille garder les élèves à la maison, soit au contraire qu’il soit essentiel de les envoyer à l’école, la fermeture des commerces et lieux recevant du public, ...
Mais le gouvernement n’est pas le seul à être servi : les fonctionnaires, les parlementaires, les chefs d’entreprise, les intellectuels, les forces de l’ordre, les juges, ...
Arrivé à la maison, on peut avoir la mauvaise idée de regarder les nouvelles à la télévision (quelle que soit la chaîne à l’exception d’Arte). Chaque jour, que dis-je, chaque heure, nous avons droit à un nouveau professeur de médecine, spécialiste de tout ce que vous voudrez, et qui, certainement, de bonne foi, explique l’exact contraire du précédent. Et je ne parle pas des données statistiques sur la Covid, en général incompréhensibles !
En prime, on a droit à un certain nombre de grandes gueules, beaucoup issues de l’extrême droite et de l’extrême gauche (les Mélenchon, Corbière, Quatennens, Zemmour, Aliot, Le Pen, Dieudonné, puis des scientifiques comme Raoult, Claude Levy, et autres Onfray, Bourdin … qui vous assènent leurs bêtises, fake news et mensonges avec la plus grande virulence menaçante.
Il y a bien sûr le goût français de la polémique, le plaisir de se vautrer dans le négativisme, le complotisme, d’avoir raison contre tous et de donner des conseils à Emmanuel Macron, au gouvernement, aux enseignants… Et la crise de la Covid, la crise économique ajoutent malheureusement à cette dérive que les autres pays européens ne connaissent pas, les citoyens suivant et soutenant leurs pouvoirs publics.
Nous savons que dans notre pays, les choses sont loin d’être parfaites : nous sommes trop centralisés (depuis 1000 ans), les fonctionnaires se sont arrogé une bonne partie du pouvoir, nous sommes donneurs de leçons au monde entier, notre économie devrait faire mieux, … et Il est normal, dans une démocratie, qu’il y ait débat au Parlement, dans les médias. Notre devoir est de garder cette capacité de discussion même en période de crise.
Mais cette débauche de fake news, de mensonges volontaires ou non, cette logorrhée ne font que créer, développer un climat délétère, une perte de confiance, une peur en l’avenir surtout parmi les plus défavorisés d’entre nous alors qu’il faut recréer de la force, de la confiance, de l’unité nationale.
Mon espoir est que ces grandes gueules (c’est même le titre populiste et démagogique d’une émission de RMC qui occupe presque toute la journée) arrivent au bout de leur rouleau : la défaite de Trump, la volonté de Mélenchon de casser la gauche, l’inanité de Le Pen, les divisions profondes de la droite … montrent que c’est en chemin !
Espérons la fin des grandes gueules !