Emmanuel Macron avance sur un dossier très délicat qui est celui de la structuration de l’islam en France. La question n’est pas nouvelle : depuis une bonne dizaine d’années les différents gouvernements s’y sont essayé mais sans succès. Il y a plusieurs raisons à cela :
- C’est dans la nature de l’islam où l’imam (celui qui organise la prière et souvent prêche le vendredi) est un fidèle reconnu par ses frères. Il n’y a pas d’église au sens que nous donnons à ce mot
- Il n’y a pas de laïcité au sens de la loi de 1905 ni de réelle distinction entre vie privée, vie publique, État, religion
- Certes dans beaucoup de pays musulmans, l’État contrôle de près le travail et les prêches des imams (souvent envoyés le jeudi soir par le ministère de l’intérieur)
- L’islam est la dernière des grandes religions du Livre à s’être implantée en France au début du XXème siècle et n’a pas trouvé à s’intégrer dans la laïcité française
Que les croyants musulmans se regroupent dans une structure qui les représente, qui forme et gère les imams, qui financent les mosquées parait une idée de bon sens.
C’est le cas des autres églises catholiques romaines, protestantes (avec les synodes), juives (également avec synode).et il semble que tout le monde y trouve son compte.
Cela évitera ces imams venus de différents pays (qui les payent) et qui se font la guerre entre eux. Les imams seront formés (en dehors du fond religieux qui ne nous concerne pas) aux valeurs républicaines et à la démocratie à la française, ce qui est normal quand on a choisi d’habiter la France.
Les différentes organisations musulmanes ont accepté de converger sur ces propositions mais il reste de nombreux problèmes à régler : comment sera désigné le conseil des musulmans de France et par qui, de quelles finances disposera-t-il, comment seront recrutés et formés les imams ? ...
Difficile mais nous sommes sur la bonne voie, celle qui permettra aux musulmans d’être considérés et intégrés dans notre pays.