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Je vous souhaite la bienvenue sur ce site archive de mon mandat de sénateur des Français hors de France.

Mandat que j'ai eu l'honneur de faire vivre de 2004 à 2021.
Ce site est une image à la fin de mon mandat.
Vous y trouverez plus de 2 000 articles à propos des Français de l'étranger. C'est un véritable témoignage de leur situation vis-à-vis de l'éducation, de la citoyenneté, de la protection sociale, de la fiscalité, etc. pendant ces 17 années.

Je me suis retiré de la vie politique à la fin de mon mandant en septembre 2021, je partage désormais mes réactions, points de vue, réflexion sur https://www.richardyung.fr

Merci de votre visite.

Richard Yung
Octobre 2021

Le 7 juin ont eu lieu les élections européennes et celles des conseillers à l’Assemblée des Français de l’Étranger (AFE). Les enseignements que j’en tire, à titre personnel, sont les suivants :

  • Le renouvellement de la moitié de l’AFE, quoique concernant la moitié du monde, est une élection locale. Elle s’apparente aux élections du conseil général en France, certes avec des orientations politiques mais aussi le choix des hommes et des femmes les plus capables. Les taux de participation restent très faibles quoique le vote par correspondance et le vote Internet soient autorisés. Le résultat montre une progression de Français du Monde – ADFE (FdM – ADFE) avec 25 élus pour 20 sortants Elle se développe dans plusieurs pays d’où elle était absente et se renouvelle en profondeur avec 13 conseillères (8 sortantes) et 17 nouveaux élus (8 anciens réélus).
    Au total le nombre de conseillers FdM – ADFE passe de 51 à 56 sur un total de 155 : il reste donc encore de la marge pour devenir majoritaire, ce qui reste notre ambition. La capacité d’une assemblée élue à changer de majorité doit être comprise comme une marque de démocratie. En attendant, il est encourageant de voir qu’à chaque scrutin la gauche progresse de plusieurs sièges dans un vote marqué par les positions locales, la notabilité et les réseaux d’affaires.
  • L’élection européenne elle aussi a été marquée par un record d’abstentions. Ceci exprime un désintérêt des affaires européennes, un sentiment d’éloignement des décisions et un doute quant à la capacité du parlement européen d’agir. Comment y remédier ? Sans doute en simplifiant le processus de prise de décisions et en les rendant intelligible. Et puisqu’on a peu parlé d’Europe dans cette campagne, je propose deux réformes :
    • Au niveau européen : un scrutin non plus national mais mixte. Une partie des députés européens serait élue à la proportionnelle sur des listes européennes permettant une vraie campagne et un vrai débat européen. Une autre partie serait élue au niveau national comme c’est le cas aujourd’hui
    • Au niveau français : il faut revoir le découpage par grandes régions qui éloigne l’électeur et aller vers une circonscription par député qui permettrait un lien réel entre le député européen et ses électeurs.
J’y ajouterai une troisième réforme : rendre aux Français à l’étranger leur droit de vote aux européennes.

Les résultats globaux sont clairs : il y a une majorité de centre-droit au Parlement Européen (PE) et une minorité social-démocrate. Je souhaite que ceci mette fin à l’accord dit technique qui partage la présidence entre le PPE et le PSE dans lequel les socialistes français seront beaucoup moins influents. Il est sain qu’il y ait une majorité et une opposition au PE. M. Barosso sera reconduit à la tête de la CE qui sera à dominante conservatrice. La priorité continuera d’être donnée à la libre concurrence au détriment de la politique sociale. Lorsque le traité de Lisbonne entrera en vigueur, ce sera un libéral conservateur qui sera désigné président de l’Europe pour 2 ans et demi.

Du recul généralisé de la social-démocratie, au moins un élément apparaît clairement, c’est celui de l’échec de la « troisième voie » qu’incarnait Tony Blair et dans une moindre mesure le chancelier Schroeder. Il nous faut trouver un autre modèle.

Enfin au niveau français c’est en quelque sorte une défaite générale sauf pour les Verts, dont les idées sur le développement durable et l’engagement européen sont reconnus. On peut espérer qu’à l’instar des Grünen de Joschka Fischer, les Verts servent d’aiguillon idéologique au PS. Nous devons en tous cas porter une grande partie des propositions relatives au développement durable, à l’énergie et au cadre de vie. Une alliance verte, rose et Gauche constituera le socle d’une future majorité de gauche. De ce point de vue, le score du Modem clarifie les hésitations possibles.
Même si c’est du bout des lèvres (28% de 40%), les électeurs français ont clairement laissé les mains libres à Nicolas Sarkozy pour continuer sa politique économique et sociale. Ils ont également signifié au PS qu’ils n’ont pas confiance dans ses propositions pour sortir de la crise. Et une fois de plus celui-ci se retrouve face à lui-même et à l’obligation de repenser tout à la fois son projet politique, son fonctionnement, ses alliances et à se donner un chef.

Il doit en particulier apprendre ou réapprendre à trancher les choix nécessaires et à garder une position claire dans une certaine discipline.
7 mois ont été perdus depuis le congrès de Reims : il doit donc agir urgemment et rapidement sous peine de disparaître.