La victoire des Grünene (Verts) et du SPD au Bade-Wurtemberg est une excellente nouvelle pour la gauche allemande et européenne. C’est un Land très riche (400 milliards d’euros de PIB), industriel et qui était résolument conservateur depuis la fin de la guerre. La percée des Verts montre l’importance des questions de société et leur donnera l’occasion de rappeler leur capacité à gérer un grand « pays », comme l’avait fait Joschka Fischer.
On peut toujours gloser sur le fait que ce sont des Verts « conservateurs » : nous les préférons aux « fondamentalistes ». Le SPD ne fait pas un bon score et doit se décider à solder la période Gerhard Schröder. Accepter une coalition avec les Verts dans lequel il est minoritaire est un premier pas qui servira peut être de modèle pour l’élection de Berlin cet été. La chute de la CDU montre que les retournements successifs et récents d’Angela Merkel ne payent pas d’autant que son allié, le FDP, et son chef, l’inconsistant Guido Westerwelle s’effacent progressivement de la scène. Die Linke, modèle de Jean-Luc Mélenchon ne perce pas. Tout ceci permet d’espérer une recomposition politique pour les élections générales de 2014. Peut être une nouvelle Europe pourrait ainsi naître.
Autre nouvelle étonnante : la progression très rapide de ceux que l’on appelle à tort les « rebelles » libyens le long du Golfe de Syrte, en direction de Tripoli. J’ai pensé à tort qu’ils n’auraient pas de capacité militaire et seraient rapidement stoppés par l’armée « professionnelle » de Kadhafi. Si la chute de Syrte se confirme, il faut penser à ce que sera la bataille de Tripoli sauf à imaginer que le régime de Kadhafi s’effondre tout seul (on a vu des cas semblables). Voilà au moins un endroit où Nicolas Sarkozy pourra faire applaudir son nom !
Voilà pour le beau weekend ! Je n’ajourerai guère aux flots de commentaires sur les cantonales. Je continue de penser que la principale cause de la progression du Front national est le chômage ainsi que la crise économique. Mais l’attitude de l’UMP est surprenante, voire difficile à comprendre. Je ne parle pas du sourire béat qu’affichait Jean François Copé mais du « circulez, il n’y a rien à dire ». À 18%, la situation mérite sans doute un peu mieux que de continuer à faire des colloques sur l’Islam et à brider la croissance économique. Mais pour autant, rien n’est gagné pour les socialistes !