Les derniers épisodes d’Eva Joly ne sont pas très encourageants : elle ne se sent pas engagée par l’Accord PS-EELV puisqu’il ne prône pas la sortie du nucléaire et ne se sent pas non plus dans une démarche d’unité avec la gauche.
On pourrait commenter qu’après tout, on peut se passer des Verts électoralement parlant et que visiblement la candidature d’Eva Joly ne prend pas. Elle aura du mal à faire 5% et sera, comme l’a dit un journaliste, « lipietzisée ». On pourrait expliquer qu’il y a une forme de schizophrénie chez les écologistes entre le discours sur les grandes idées et principes d’une part, et la cuisine électorale d’autre part. Certains arrivent à tenir les deux bouts (Cécile Duflot, Vincent Placé) d’autres non (Eva Joly).
Ainsi les premiers ont négocié cet Accord PS-Verts et espèrent empocher 60 circonscriptions qui, à terme, devraient donner de quoi constituer un groupe à l’Assemblée Nationale. Même si pour cela parachutages et mises à l’écart de députés de terrain et de qualité sont nécessaires. La réalité sur place sera sans doute plus difficile car les « sortis » et les militants socialistes ne se laisseront pas faire (les exemples sont nombreux à commencer par les Français de l’étranger).
Mais tout cela ne compte guère par rapport à l’objectif qui est de gagner la présidentielle. Pour cela nous devons rassembler la gauche de l’extrême-gauche au centre gauche. Même si pour cela nous devons composer avec un Mélenchon insultant, des Verts tergiversants, des radicaux qui demandent la lune et des centristes inconstants. Tel est le prix à payer et cela s’appelle une ligne stratégique. Aidons le candidat à la mettre en œuvre.