Je ne fais pas de commentaires sur le débat télévisé François Hollande-Nicolas Sarkozy car tout (et son contraire) a été dit. La surprise est venue hier de François Bayrou et de son choix de voter Hollande.
Le camp socialiste se réjouit car le deuxième tour doit être celui du rassemblement et nous voyons que la plupart des candidats du premier tour apportent leur soutien au candidat de gauche. C’est une bonne illustration du rejet anti Sarkozy, de sa personnalité et de son agressivité, de l’attaque permanente des autres. Revenons à Bayrou : c’est à son honneur car c’est bien la première fois qu’un centriste soutient un socialiste à l’élection présidentielle. C’est courageux, car il ne peut être élu dans sa circonscription législative qu’avec le soutien de l’UMP. Il ne faut pas non plus en exagérer la portée politique : le Modem est une formation très réduite, divisée en de nombreuses factions et chapelles. Le soutien de Bayrou est d’ordre personnel et ne signifie pas qu’il y a un quelconque accord de gouvernement et encore moins qu’il puisse siéger au gouvernement. Il y aura en fait, très rapidement, confrontation sur la fiscalité et le budget.
Je profite de l’occasion pour dire que la participation de Ségolène Royal à la campagne de François Hollande a été exemplaire : elle lui a apporté son expérience et ses soutiens. Je le dis d’autant plus que j’avais toujours été critique à son égard, mais il est clair que cette campagne a aussi changé ses protagonistes, Hollande comme Royal. Au moment où l’écart entre les deux candidats se resserre comme il est normal, il fallait souligner ce soutien particulier.
N’oublions pas que la France n’est pas seule au monde (défaut classique des Gaulois). Ce week-end, deux scrutins importants à observer, en sus du nôtre : les législatives en Grèce qui donneront soit une nouvelle majorité avec le centre et le PASOK qui continuera le travail de redressement déjà entamé, soit un front du refus des conditions de l’Union pour le maintien dans l’euro avec l’extrême-gauche et l’extrême-droite. Un autre scrutin, régional cette fois-ci, celui du land du Schleswig-Holstein (le plus au nord de l’Allemagne, tout contre le Danemark), où se joue en grande partie l’avenir du parti libéral (FDP) qui pourrait tomber en dessous de 5% et disparaître. Cela aurait des conséquences importantes pour l’élection dans le land de Rhénanie du Nord Westphalie le 13 mai (c’est le plus grand land allemand) et pour la majorité fédérale d’Angela Merkel qui tente de survivre à Berlin.