Voilà la surprise du premier tour des élections législatives à l’étranger : nos candidats sont en tête dans 7 circonscriptions (Amérique du nord, Amérique du sud, Grande-Bretagne et Europe du nord, Benelux, Allemagne et Europe centrale, Italie-Grèce-Israël, Afrique du nord et de l’ouest).
Là où le candidat de gauche arrive second, c’est un à deux points derrière celui de la droite. Dire que tout le monde nous donnait battu : les Français à l’étranger devaient par essence voter à droite, nous n’étions pas bien implantés, l’AFE est pour 2/3 à droite, les circonscriptions ont été découpées sur mesure pour l’UMP, ... Et d’une certaine manière, à force de répétition, ces idées s’étaient presque imposées et par modestie nous disions, on peut en gagner 3, 4 avec chance.
Sur le terrain (j’ai participé aux onze campagnes de circonscriptions), les choses ont été différentes. Nous avons désigné nos candidats très en amont par un vote de primaire, ce qui leur a donné, très tôt, une forte crédibilité. Nous avons recherché, sans l’atteindre, la parité (4 femmes sur 10). Il n’y a pas eu de dissidences, une circonscription –Amérique du sud– a été réservée à un candidat EELV et ces candidats étaient tous des militants implantés localement et connaissant bien les problèmes des Français expatriés ou binationaux (les polémiques honteuses sur l’immigration et la nationalité nous ont bien aidé). Et ils ont donc commencé à labourer les différents pays de leur circonscription il y a presque deux ans (il pouvait y avoir jusqu’à 40 pays différents). Le PS a élaboré un projet très complet pour les Français à l’étranger (La France tout au long de la vie) et des équipes militantes se sont rapidement muées en comité de campagne d’un grand professionnalisme, utilisant abondamment l’outil Web 2.O et les réseaux sociaux.
La droite fera son bilan mais ce n’était visiblement pas une bonne idée de parachuter des ex-ministres ou des apparatchiks UMP. Le vote a été à la fois un vote fort pour les idées de gauche mais aussi pour le travail de terrain des candidats. Bien sûr, la participation est faible (20%), décevante même dans la mesure où les inscrits pouvaient voter à l’urne, par correspondance et par Internet. Nous aurons à y revenir.
Reste maintenant à gagner le deuxième tour, d’où la question : et de 7 ? C’est certes un pronostic optimiste mais jouable. L’ensemble des électeurs de gauche, EELV, PRG, MDC, mais aussi Front de gauche, divers gauche doit se porter sur le candidat le mieux placé. Nous pouvons compter sur une partie du vote centriste, par des déçus de la droite et surtout, je l’espère, par une participation plus forte qui aille vers nos candidats. Voilà tout le bien que je nous souhaite.