C’est un résultat plein d’espérance que celui du premier tour des élections législatives du 10 juin. Même si l’abstention de 40% est décourageante mais, en même temps, cela relativise celle des Français à l’étranger qui ne sont donc pas les seuls à bouder le chemin des urnes.
Plein d’espoir, car il montre qu’il sera possible de gagner plusieurs des circonscriptions des Français à l’étranger samedi et dimanche prochain. La dynamique créée hier encouragera le vote pour la gauche, y compris à l’étranger. Le résultat de la droite (34%) sans aucune réserve, le retour du FN à un étiage – certes encore trop élevé – de 13% et surtout les 47% obtenus par l’ensemble de la gauche vont dans ce sens. Certes, ce n’est pas le « raz-de-marée », la grande vague rose. C’est beaucoup mieux : un vote réfléchi, un vote d’adhésion aux mesures proposées par François Hollande et le Premier Ministre : la retraite à 60 ans pour certains, la hausse de l’allocation de rentrée, le lancement du dialogue social avec les syndicats, … Il ne s’agit plus d’un vote anti Sarkozy comme on l’a complaisamment expliqué lors de la présidentielle, mais bien d’un ancrage dans les propositions socialistes. Je pense, en particulier, qu’il faut soutenir Ségolène Royal qui a été exemplaire dans cette campagne et que le dissident Falorni doit se retirer.
Majorité absolue, majorité relative ? Nous verrons dimanche prochain. Nous avons des alliés fidèles (le PRG, le MRC) et un contrat de gouvernement avec le mouvement EELV qui assurent de toute manière une forte majorité, et personne ne pourra dire que le PS est « prisonnier » de tel ou tel. Et le Front de Gauche, essentiellement le PC, devrait nous rejoindre au Gouvernement.
Un dernier mot pour dire combien la dérive pro-FN de l’UMP est condamnable. En refusant de choisir entre un candidat PS et un candidat FN, lorsque tel est le cas (la stratégie du « ni-ni » prônée par Claude Guéant), l’UMP continue sa stratégie favorable aux idées d’extrême-droite déjà largement commencée par les thèmes utilisés lors de la campagne de Nicolas Sarkozy.
L’UMP, contrairement à son misérable calcul, y perdra à la fois les élections et son âme.