8 députés de gauche ont été élus hier par les Français à l’étranger dont un pour Europe Écologie Les Verts et 7 pour le Parti socialiste !
Ce sont, pour EELV Sergio Coronado (Amérique latine) et pour le PS Corinne Narassiguin (Amérique du nord), Axelle Lemaire (Royaume-Uni et Europe du Nord), Philip Cordery (Benelux), Arnaud Leroy (Monde ibérique), Pierre-Yves Le Borgn’ (Allemagne et Europe centrale), Daphna Poznanski (Israël et Europe du sud) et Pouria Amirshahi (Maghreb et Afrique de l’ouest). En grande majorité des hommes et des femmes (3) jeunes, installés de manière permanente à l’étranger, intégrés dans leur pays de résidence. L’UMP a trois élus : l’ancien ministre Thierry Mariani (Orient) et l’ancien juge antiterroriste Alain Marsaud (Liban, pays du Golfe, côte est de l’Afrique), tous deux de la droite dite populaire, et Claudine Schmidt de Suisse.
Qui l’avait prévu ? Pas moi en tous cas : lorsqu’on me demandait, je répondais : si la gauche obtient 4 députés des Français à l’étranger, ce sera pas mal, trois étant l’étiage normal. D’ailleurs ne pensait-on pas que le choix du scrutin majoritaire couplé à un découpage des circonscriptions fait par l’habile M. Marleix pour favoriser l’UMP était destiné à assurer l’élection de 8 à 9 députés de droite. Voilà une règle qui se vérifie à nouveau : on ne gagne jamais une élection en bidouillant les circonscriptions ni, du reste, le mode électoral. Ce succès formidable des socialistes et du candidat EELV, à quoi est il dû ?Le mode de désignation par un vote lors de primaires a permis d’éviter des candidatures dissidentes, d’avoir des candidats implantés localement et bien soutenus par leurs sections. Le fait de l’avoir fait 2 ans à l’avance a été destiné à faire connaitre le candidat en dehors de son pays de résidence (lorsque les circonscriptions comptent 30, 40 pays, c’est utile). La Fédération du PS avait développé un projet très complet pour les Français à l’étranger qui a permis à nos candidats d’avoir des arguments de fond à avancer dans les débats. En fin nos candidats se sont engagés sans restriction sur le plan personnel et financier (certains y ont même perdu leur emploi), et ont constitué de solides équipes de campagne s’appuyant sur les moyens les plus modernes de communication et les réseaux sociaux.
Et puis ils ont fait campagne activement, visitant sans relâche les villes de leur circonscription, tenant des permanences, des réunions le soir, animant des chats sur Internet, … Et puis la dynamique de la campagne présidentielle s’est diffusée partout, même loin de France et nous avons été aidé par les thèmes choisis par Nicolas Sarkozy, tels que l’immigration, la nationalité, la double nationalité, les visas, …
Voilà, il n’y a pas de secret. Pensons aussi à ceux qui ont connu la défaite : la politique est injuste mais tout redevient possible dès demain et tout le travail de terrain qui a été fait servira. Félicitations à tous les élus, remercions les d’avoir démontré que les Français hors de France ne sont pas irrémédiablement à droite. Remercions aussi nos prédécesseurs, sénateurs, présidents de Français du Monde-ADFE, responsables du PS qui ont rendu cette victoire possible. Il reste maintenant le plus difficile : exercer les responsabilités en conformité avec nos valeurs !