Ce ne fut pas une surprise, hier soir. Depuis plusieurs semaines, les commentateurs avaient été bon train et prévoyaient qui un raz de marée, qui un tsunami, qui une révolution.
Nous étions donc préparés et les résultats du premier tour pour les députés des Français à l’étranger nous avaient confirmé cette espérance.
C’est un bouleversement majeur pour la vie politique française. Depuis 1958, avec l’apparition de l’UNR (le parti gaulliste), nous n’avons rien vécu de semblable :
- Volonté de réforme de la société française : valeur travail, relations sociales, solidarité, moralisation de la vie politique, construction de l’Europe
- Dépassement de l’opposition droite-gauche et volonté de faire travailler ensemble tous ceux qui qui se reconnaissent dans les valeurs
- Remise en cause des partis traditionnels de droite et de gauche (je parle du PS car le PC n’existe plus) qui pourtant contrôlaient la plupart des pouvoirs politiques locaux, régionaux, nationaux
- Apparition d’un parti entièrement neuf, construit sur une démarche singulière, « la marche » qui a consisté à aller demander à nos concitoyens leur avis sur les questions de société, travail horizontal, candidats nouveaux, place de la société civile
- Élection présidentielle comparable à une tragédie grecque mais avec une belle fin et une défaite nette de l’extrême-droite
Et les résultats de ce premier tour confirment la volonté du pays, malgré une abstention forte.
La perte de la moitié des sièges de la droite, la quasi disparition du PS, le score médiocre du FN, et le parti de Mélenchon à 11% remettent les choses en place.
J’entends ceux qui craignent que trop de pouvoirs soient accordés au Président et au gouvernement : cela les honore. Ils craignent une sorte de dictature parlementaire sans opposition réelle. Mais la première importance, c’est d’avoir une majorité forte pour gouverner et que ne se reproduisent ces errements du dernier quinquennat où une poignée de troublions menaçaient en permanence leur propre gouvernement sans qu’aucune sanction ne les frappe. Il, y a d’ailleurs de nombreux exemples de telles majorités ces 20 dernières années et personne ne criait au loup.
Et puis l’opposition sera là : non pas le PS et Les Républicains comme on en avait l’habitude, mais la France insoumise et son prophète chargé de bruit et de fureur d’un côté, et de l’autre l’extrême-droite marinienne en ses variétés différentes. Il y aura donc débat, peut-être pas ceux qu’on voulait !
Des députés inexpérimentés : oui. Mais ils apprendront rapidement et seront, je l’espère, encadrés sérieusement.
Reste à gagner le deuxième tour et des surprises peuvent toujours survenir. Le PS a malheureusement choisi la stratégie de la confrontation avec En Marche et du « rapprochement » avec la France insoumise et les Verts. Nous ferons donc sans et chercherons des alliés parmi les républicains et démocrates.