Je vous recommande chaudement la lecture du livre intitulé « L’aide au développement » (édition Le Cavalier Bleu) que viennent de publier Jean-Michel Severino, directeur général de l’Agence Française de Développement (AFD) et Jean-Michel Debrat, directeur adjoint. Cet ouvrage s’efforce de répondre aux principales questions que nous nous posons tous sur l’aide au développement :
- À quoi sert l’aide au développement ?
- L’aide ne sert à rien ; voyez 50 ans après les indépendances
- Y a-t-il une éthique de l’aide ? Faut-il continuer à aider les États corrompus ?
- Il n’y a pas de développement sans démocratie
Pour chacune de ces questions, et beaucoup d’autres encore, un chapitre court, non dogmatique et pragmatique, offre l’expérience de ces deux professionnels. Ils démontrent aussi comment depuis 50 ans un nombre très important d’être humains sont sortis de la pauvreté absolue. L’aide apportée est relativement modeste par rapport aux enjeux et, par exemple, en Afrique subsaharienne, a souvent été contrebalancée par les guerres civiles et autres. L’aide a permis de passer des caps difficiles sur le plan alimentaire et sanitaire. Elle a permis l’éducation de pourcentages de plus en plus importants d’enfants, bien que de manière très variable selon les pays. Le boycott des gouvernements corrompus – et nous avons quelques dizaines d’exemples – ne sert qu’à aggraver la situation désastreuse des populations victimes de ces dictatures. Il faut jouer sur d’autres registres, comme la transparence financière, le contrôle des projets, le développement de la démocratie. Voilà autant de fortes pistes de réflexion pour tous ceux qui s’intéressent au développement et en cette année du cinquantenaire des indépendances africaines.