Finalement, le dernier sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de France et de 38 pays africains est plutôt réussi (oui, je sais je ne devrai pas écrire cela étant dans l’opposition !).
La France peine à redéfinir ses relations avec l’Afrique, empêtrée dans le faux émotionnel, les intérêts économiques bien réels et les restes de barbouzerie gaullienne. Elle n’est plus « l’alma mater » des années 1960, elle doit résister à la concurrence des Chinois, des Brésiliens pour les marchés de travaux publics et pour l’exploitation des matières premières. Et il est normal que les pays africains cherchent à diversifier leurs propres relations internationales.
En proposant d’être l’avocat de l’Afrique pour obtenir un siège au Conseil de Sécurité, en établissant une relation plus forte avec l’Afrique du Sud et le Nigeria, les deux poids lourds anglophones, en développant un sommet économique avec des chefs d’entreprise des deux bords , la France a redonné un contenu positif à ces sommets devenus des grands messes sans grand contenu ou des réunions de famille surannées où l’on faisait semblant de se réconcilier après les disputes.
J’entends les critiques justes sur l’absence de débat sur les droits de l’homme, sur l’aide publique au développement, sur la bonne gouvernance, sur la politique d’immigration française. Oui la Françafrique continue : le Gabon vient d’acheter pour 100 millions d’euros le superbe hôtel particulier de la famille Pozzo di Borgo dans le 7ème arrondissement, les chefs d’État du Niger et de Guinée ont été invités quoiqu’ayant pris le pouvoir par la force (curieusement Madagascar, elle, ne l’a pas été), on envisage la nomination de M. Dov Zerah comme directeur général de l’AFD.
Elle dure depuis 50 ans, sous tous les régimes et nous n’avons pas su y mettre fin : il est plus efficace de chercher de nouvelles orientations politiques, d’adapter nos relations avec l’Afrique ou plutôt avec les Afriques.