Je suis, comme beaucoup, désespéré de la situation au Proche-Orient, entre Israël et les Palestiniens. Je ne vois nulle part de lueur d’espoir. Les Palestiniens sont divisés et risquent un affrontement fratricide entre le Hamas et le gouvernement Abbas.
Ce peuple travailleur et plein d’initiative vit dans le désespoir à Gaza, dans les camps de réfugiés jordaniens ou libanais. Et ce désespoir leur a fait rater – à un cheveu près – cette chance unique de paix qu’étaient les accords d’Oslo. Mais on ne refait pas le cours de l’Histoire.
Leurs ennemis sont d’abord les gouvernements arabes de la région qui ne lèvent pas le petit doigt pour les aider, et qui, au contraire même, ne souhaitent pas voir apparaître un État palestinien qui serait lié à Téhéran. Ceci fait le miel de tous les extrémismes à commencer par les Iraniens qui n’ont que faire des palestiniens mais qui en jouent assez bien sur la carte géopolitique. Hamas, fanatique religieusement et dictature politique (Arafat n’était que le second avec la corruption en plus) ne se compare pas à la démocratie israélienne, même limitée. Mais ceci n’est pas une raison pour justifier le comportement de ce dernier.
Je suis de ceux qui ont longtemps soutenu Israël et qui veulent une garantie pour lui de vivre en paix, en sécurité et dans des frontières reconnues. Ceci est une constante de la politique française et du PS. Nous ne devons pas varier là-dessus.
Mais ce qui a été un sentiment de sympathie fort pour la société israélienne jusqu’au milieu des années 1990, s’est progressivement transformé en soutien critique puis en critique tout court après la dérive de plus en plus sécuritaire, nationaliste et arrogante des gouvernements successifs. Outre le mépris affiché pour toutes les résolutions des Nations-Unies, la marque la plus forte en a été cette politique de colonisation immobilière des territoires occupés au mépris de toutes les règles et la construction du mur qui rappelle tant de souvenirs affreux.
Le dernier épisode est celui du blocus illégal de Gaza et des 9 tués inutilement par une armée israélienne qui ne semble plus être commandée par ses généraux ni contrôlée par le gouvernement.
La disparition du Parti travailliste avec lequel nous avions des liens forts, l’alignement idéologique de la société civile et des médias font que nous n’avons plus d’interlocuteurs et que se renforce en Israël le sentiment d’être traité injustement, d’être une citadelle assiégée et donc de ne plus écouter personne.
Les États-Unis si prompts à réagir par ailleurs dans le monde sont sourds et muets dès qu’il s’agit d’Israël. L’espoir que représentait Obama a disparu, du moins pour le moment. Je ne mentionne pas l’Europe, absente de tout sauf quand il s’agit de financer la reconstruction des destructions occasionnées par Israël en territoire palestinien.
Ce qui est effrayant, c’est qu’il n’y a plus aucun dialogue possible entre les uns et les autres qui se jettent à la figure des argumentaires simplistes voir faux sans s’intéresser le moins du monde à la réponse.
Ce qui est effrayant c’est que la pression démographique arabe, l’enfermement psychologique – l’autisme – d’Israël jouent contre ses intérêts vitaux. Chronique d’une catastrophe annoncée ? Et pour laquelle on se sent impuissant alors que l’on a de l’amitié pour les deux côtés. Je ne me résous pas à la haine mais je ne sais plus avec qui parler !