À Genève pour participer à la réunion du Bureau fédéral. Organisée par notre section et par notre candidate aux législatives pour la Suisse, Nicole Castioni, magistrate genevoise, il se tient à la maison des associations à Plainpalais.
C’est là que l’on voit la vie associative très riche de la Suisse, peut être issue de son système de démocratie semi-directe et de ces votations qui, chaque week-end, permettent de trancher les questions de vie locale. C’est évidemment moins heureux quand les partis réactionnaires ou xénophobes comme l’UDC s’en saisissent pour un referendum sur les mosquées ou sur le renvoi des étrangers. C’est pour cette raison que je suis réservé sur le fameux « referendum d’initiative populaire » introduit dans la réforme constitutionnelle de 2008. Heureusement les conditions de mise en œuvre sont suffisamment drastiques pour en limiter les dégâts possibles.
Le Bureau travaille sérieusement à la préparation des primaires à l’étranger : pas si faciles à organiser : trouver des locaux, des personnes volontaires pour tenir les bureaux de vote, informer toutes les personnes inscrites sur la liste électorale, ... Nous discutons ensuite l’organisation des premières législatives à l’étranger, maintenant que nos candidats sont désignés. Là encore de multiples difficultés sont devant mais le premier secrétaire fédéral et l’équipe sont solides et mèneront les opérations à bien.
Une longue discussion se noue sur la situation en Tunisie et en Égypte, et plus généralement, le monde arabe. Je note que le seul pays où il ne se passe rien est l’Arabie saoudite : le pétrole a des vertus que la démocratie ignore ! La situation si peu démocratique de ces pays et de la plupart des pays du monde arabe est bien connue. Pendant plusieurs années, dans les années 1970, nous avions soutenu un mouvement « révolutionnaire » tunisien (« Perspectives ») qui voulait renverser Bourguiba. Le résultat a été que la plupart des camarades tunisiens ont fait 10 à 15 ans de prison ou de résidence surveillée. Nous avons progressivement cessé d’aller dans la Tunisie de Ben Ali, nous y sentant très mal à l’aise. La question que l’on se pose est l’avenir de cet extraordinaire mouvement de libération et de reconquête de la démocratie par le peuple tunisien. J’ai soutenu tellement de changements de régime en pensant que le nouveau serait mieux (Viet Nam, Cambodge, Venezuela, Cuba, Iran, Irak de Saddam Hussein, Kabila au Congo après Mobutu, Rajoelina à Madagascar, l’armée algérienne contre les islamistes, ...). Nous savons qu’il y a un risque réel de voir telle ou telle fraction (un nouveau représentant de l’armée, les Frères musulmans, les nassériens, ...) prendre le pouvoir et le confisquer. Le départ de Moubarak risquerait, nous dit on, d’empêcher de nouvelles élections car le président intérimaire n’aurait pas le pouvoir de dissoudre l’actuelle assemblée entièrement composée de fantoches PND. Oui mais nous sommes face à un mouvement révolutionnaire : on peut donc passer outre !
Ensuite à Angers pour les 7 ans de nos petits-fils : une grande joie !