Je viens de participer à l’Assemblée parlementaire de la Francophonie à Kinshasa. Je ne cache pas mon scepticisme devant des « machins » de ce genre : parlotes, perte de temps, inefficacité, … J’avais en son temps quitté l’ONU, où je travaillais à Genève, pour ces raisons.
De plus, le premier jour, le Président Kabila qui devait ouvrir la réunion est arrivé avec 3 heures de retard. Plus désinvolte, c’est difficile. Ceci étant, je dois dire que les débats que nous avons eus sur la situation politique et sur les droits de l’homme dans certains pays de la francophonie m’ont remonté le moral.
Il y a un vrai consensus pour défendre les valeurs essentielles de démocratie, d’élections, de droits de l’homme dans cet espace un peu spécial qu’est la francophonie. Une preuve : une résolution très dure contre le régime syrien qui envoie l’armée contre son peuple civil désarmé et contre le parlement de Damas qui soutient cette barbarie. Certes, une maigre consolation pour les martyrs syriens mais, dans cette situation où nos gouvernements, nos partis politiques, notre société civile ne font rien ou si peu, c’est quelque peu réconfortant.
J’ajoute que malgré ces défauts, la Francophonie pourrait être un outil formidable de la diplomatie française, à condition qu’il y ait une politique réfléchie et volontaire de notre part. Au lieu de cela, le message principal que nous envoyons, c’est la fermeture des frontières, le refus d’accorder des visas basé uniquement sur le soupçon à la fraude et, bien sûr, le retrait de la France des activités de coopération.