Je pense à la Syrie où nous sommes soumis à l’attitude de la Russie, soutien indéfectible de la dictature Assad (en fait le port militaire russe de Tartous) et à l’Iran des mollahs. C’est une attitude cohérente avec la politique intérieure russe faite de pleins pouvoirs aux policiers, aux mafiosi, de corruption généralisée, de violence antidémocratique et d’allégeance au triste Poutine. Le tout avec une économie qui se délite et une population qui vieillit et diminue.
On a pu espérer, il y a quelques années, construire une relation entre l’Europe et la Russie, retrouver les sentiments qu’il pouvait y avoir, malgré le communisme, entre le grand peuple russe et nous mais je pense que cela est maintenant passé. Du moins tant que Poutine et ses sbires seront aux affaires, et cela risque d’être long. Et nous nous ridiculisons dans de vaines proclamations du Conseil de sécurité. Que nous dira le peuple syrien quand il se sera libéré seul ?
Il en est de même au Mali, quoique dans un contexte très différent. On voit bien que la communauté africaine ne trouve de solution ni politique (il n’y a toujours pas de gouvernement à Bamako où les putschistes tiennent le haut du pavé), ni militaire car il n’y a pas d’armée régulière malienne et que les pays voisins n’ont pas de capacité militaire. Je ne pense pas que l’option militaire résoudrait tout mais reprendre Gao et Tombouctou aux groupes d’Aqmi ne serait sans doute pas très difficile et permettrait d’ouvrir un dialogue sérieux et utile avec les touaregs (MNLA et autres), dont la lutte, détournée de ses objectifs, a permis aux djihadistes de prendre le contrôle de la bande sahélienne.
Puisque la CEDEAO n’arrive à rien (pardon au très capable médiateur Blaise Compaoré qui voit ses efforts bloqués de tous côtés et à notre ami Mahamadou Issoufou du Niger qui tente de contrôler une frontière de 3000 km), le mandat doit venir soit de l’Union Africaine maintenant que Mme Nkosazana Dlamini-Zuma, d’Afrique du Sud, en est la responsable, soit du Conseil de sécurité si celui-ci se décide, soit enfin, ce qui serait le plus opérationnel, de l’Union européenne ou, si nécessaire, d’une coopération renforcée entre pays de l’Union : Espagne, Italie, France, Allemagne, … encore que la question de la drogue qui est centrale derrière ce conflit intéresse tous les pays.
Dernier exemple, Madagascar. Voilà 4 ans que ce pays s’enfonce chaque jour davantage dans une crise politique mais surtout économique et social. Les deux protagonistes Andry Rajoelina (président de la transition) et Marc Ravalomanana (ex président) jouent au chat et à la souris sur le malheur du peuple malgache (du moins celui des villes). L’organisation régionale de la SADEC dirigée par l’Afrique du Sud ne fait pas grand-chose. Pourtant la sortie de la crise n’est pas si difficile : organiser des élections auxquelles pourraient participer tous ceux qui le veulent. Cela ramènerait une paix sociale et politique. Pourquoi tergiverse t on à imposer ceci ? Là encore l’Union européenne, qui, in fine, paiera tout le dispositif électoral et sécuritaire, puisque le reste du monde ne s’y intéresse guère, devait imposer un calendrier et les conditions d’une telle élection.