Il y a une semaine, des collégiens et leurs professeurs ont assisté avec choc à l’interception, pour ne pas dire l’interpellation, par deux policiers de la PAF de la jeune Léonarda, 15 ans, dans le bus qui les emmenait faire une sortie scolaire.
Le triste récit fait hier par l’un des professeurs et publié par RESF a déclenché une vague d’indignation, jusqu’au Bureau national du Parti socialiste hier soir, et par la voix de son porte-parole David Assouline.
Le Réseau Éducation sans frontières, créé il y a neuf ans, saisit régulièrement les parlementaires des cas de familles dont les enfants sont scolarisés en France et qui sont détenues en centre de rétention en attente d’expulsion, ou qui viennent d’être expulsées. Ce cas, aussi désespérant soit-il, n’est malheureusement qu’un parmi tant d’autres.
Les parlementaires que nous sommes écrivent régulièrement aux préfectures ou directement au ministère de l’intérieur sur ces familles ou sur d’autres cas dont nous sommes saisis directement. La réponse est trop souvent malheureusement similaire au communiqué du ministère de l’intérieur sur l’expulsion de Léonarda et de sa famille : l’administration applique « avec fermeté les décisions d’éloignement tout en veillant scrupuleusement au respect des droits des étrangers qui font l’objet d’une mesure d’éloignement ».
Mais peut-on oublier que le droit des étrangers, c’est en grande partie la loi relative à l’immigration, à l’intégration et à la nationalité de Besson-Hortefeux-Guéant contre laquelle nous nous sommes battus il y a deux ans et demi lorsqu’elle était en discussion au Sénat ? (Voir ici par exemple pour mémoire.) Et puis, peut-on dire que les Roms ne veulent pas s’intégrer en France et expulser une famille Rom Kosovare dont les enfants étaient scolarisés et parfaitement intégrés ?