François Hollande a de quoi se réjouir des cérémonies du 70ème anniversaire du débarquement de Normandie. Et de fait ; la fête fut belle : 22 chefs d’État, de beaux militaires effectuant de belles manœuvres, la musique martiale, républicaine et même un piper accompagnant Lord Lovat à Pegasus Bridge. Manquait un représentant des peuples africains qui se sont battus aux côtés de la France : j’y reviendrai mardi.
La Reine, en visite d’État, déclenchant l’enthousiasme des foules françaises. Et plus sérieux encore, plusieurs succès diplomatiques, même modestes : poignée de main Poutine-Obama, entretien Poutine-Porochenko avec une reconnaissance du pouvoir ukrainien.
Tout cela a dû être agréable à notre Président et l’éloigner un peu du « Hollande bashing » habituel des medias, des difficultés économiques qu’il peine à résoudre, de sa majorité rétive, de son opposition éclatée et fragile donc dangereuse, du Front national inquiétant.
Mais la réalité reviendra dès mardi matin avec les problèmes ci-dessus mentionnés et la nécessité d’être plus volontariste pour l’économie en développant un plan important d’investissements, en exigeant des banques d’être plus engagées pour soutenir l’industrie. Efforçons nous de convaincre le gouvernement de cette nécessité. Il y a aussi les questions européennes où le scrutin en France a marginalisé notre pays. Le choix du nouveau président de la Commission européenne se fait clairement maintenant sans nous.
Et enfin nous allons avoir à voter la loi de finances rectificative du budget 2014 avec les mauvaises nouvelles que sont un taux de croissance plus faible, les investissements et les exportations qui ne repartent pas. Ce sera un texte difficile, douloureux. Outre ce qui est dit ci-dessus, la restauration de la compétitivité de nos entreprises et la réduction de tous les déficits sont aussi des priorités qu’il faut soutenir. Certains, députés du PS, veulent voter contre. Il est clair qu’on ne peut être dans la majorité et voter contre le budget et le gouvernement. C’est un choix, respectable, mais qui doit être assumé.