Certains se rappelleront peut être qu’il y a un an environ, j’avais attiré l’attention des pouvoirs publics sur les agissements condamnables des traders sur le marché des devises à Londres (dit Libor).
Il s’agissait d’influer, en fonction de besoins de la banque ou personnels, la variation du cours à terme entre par exemple le dollar et la livre. Ce marché organisé de façon empirique, sans règles formelles, à la britannique, était supposé être un marché de « gentlemen ». Il est devenu un marché de voleurs.
Il y a un an plusieurs banques britanniques ont été condamnées à payer des amendes fortes, en particulier aux États-Unis toujours actifs à faire payer les banques européennes. Une réorganisation – a minima – du marché a été faite par la Banque d’Angleterre, laissant l’essentiel du marché entre les mains des banques de la place de Londres. Aujourd’hui d’autres cas sont apparus et 6 grandes banques (Bank of America, JP Morgan Chase, Citibank, RBS, HSBC et UBS) doivent de nouveau payer 4,3 milliards de dollars aux régulateurs. De plus le superviseur de ce marché à la Banque d’Angleterre, M. Martin Mallette, a été relevé de ses fonctions pour négligence. C’est un cas très rare, ces nobles institutions préférant régler ce type d’affaires dans une discrétion toute florentine.
Je rappelle que Sénat avait voté une résolution de juillet 2013 demandant que les marchés de matières premières, d’indices et de devises soient régulés. Depuis la Commission européenne a fait, en février 2014, une proposition de directive sanctionnant de type de dérive. Les États de l’Union ont deux ans pour la transcrire dans leur droit national.
Je demande si, d’ici là, les autorités de surveillance françaises estiment avoir régler le problème et pris les mesures suffisantes pour la place de Paris.