L’accueil réservé par les Autrichiens et les Allemands aux réfugiés/migrants est une surprise, une bonne surprise. Jusqu’à ces derniers jours, on était plus habitué aux imprécations et au populisme du Bild et à la prudence matoise de Vienne.
Ce changement d’attitude est antérieur à la photo dramatique du petit Aylan. Angela Merkel elle-même a souligné plusieurs fois, depuis une quinzaine de jours, que l’Allemagne, non seulement avait besoin de cette immigration pour faire fonctionner son industrie, mais aussi qu’elle avait une obligation « morale » de les accueillir.
Même si, surtout à l’est de l’Allemagne, il y a un fort mouvement d’hostilité, la Chancelière a su agir sur l’opinion publique allemande. Cela devrait du reste amener M. Mélenchon à modérer ses transports anti allemands alors même que l’opinion publique française, il faut le constater tristement, évolue moins rapidement et plus de la moitié de nos concitoyens restent hostiles à l’accueil de réfugiés.
J’espère, et je demande au gouvernement français, d’emprunter la même voie et d’aller plus loin que des déclarations de principes mais de s’engager à accueillir plusieurs dizaines de milliers de Syriens et de réfugiés d’autres nationalités sur le sol français. Le Président Hollande vient de le dire dans sa conférence de presse de ce jour : 24000 en 2015, ce qui est un bon début par rapport aux 60000 demandes que nous allons recevoir.
La France et l’Allemagne, ensemble, ont aussi proposé la mise en place d’un mécanisme permanent et obligatoire de répartition des réfugiés entre les pays de l’Union. Des centres de contrôle aux frontières de l’Union (i.e. en Italie, Grèce, Bulgarie) permettront l’accueil mais aussi l’identification des arrivants pour juger de leur situation et de leur entrée sur le territoire de l’Union. C’est une position courageuse que je salue.
Je me réjouis aussi de voir que l’idée des quotas, c'est-à-dire de la répartition entre les pays membres et de la solidarité a progressé en France car, je le rappelle, Il y a quelques mois, ceux d’entre nous qui en avaient parlé, avaient été critiqués par Manuel Valls et Bernard Cazeneuve.
J’espère que la Commission et le Conseil européen vont suivre les propositions évoquées, en particulier le caractère obligatoire du mécanisme. Cela permettra aussi de clarifier la position de la Hongrie, inacceptable pour un pays membre de l’Union.
Le Président a aussi souligné la charge insoutenable que représentent 4 millions de réfugiés au Liban, en Jordanie, en Irak et la nécessité d’une aide humanitaire massive de l’Union et des États-Unis.
Le PS et les forces de gauche appellent à une mobilisation des citoyens avec un meeting demain mardi 8 septembre à Paris et des maires pour accueillir les réfugiés.