La résolution adoptée le 23 décembre par le Conseil de Sécurité entraîne des réactions très fortes du côté israélien. Sans doute parce qu’elle appuie où cela fait mal.
Depuis de nombreuses années, Israël est habitué à vivre sous la protection bienveillante des États-Unis soit par le veto que ceux-ci formulent à toute résolution qui mette en cause Israël soit par l’impunité dont elle jouit. La résolution condamne les occupations de terres palestiniennes et la colonisation permanente auxquelles se livrent, avec l’appui du gouvernement et de l’armée, les « colons » souvent d’extrême droite. Plus de 270.000 colons se sont ainsi installés, de manière illégale depuis 1994
On peut considérer que c’est un peu tard , trois semaines avant la fin du mandat d’Obama et peu utile puisque Donald Trump, grand allié d’Israël, agira en sens opposé. Il n’est pas certain qu’il puisse le faire aussi aisément : comment revenir sur une résolution des Nations unies sans un vote sans veto du Conseil de sécurité ? Que faire si un certain nombre de pays prolongent la résolution en proposant des critères de négociation pour une paix entre la Palestine et Israël ? Ce pourrait même être une des suites de la Conférence de Paris début janvier.
De même si des sanctions sont proposées pour non respect du mandat des Nations unies ?
Mais ce qui frappe Netanyahou au cœur c’est la mise à nu de son double discours. Celui-ci porte son soutien à la solution des deux États avec une Palestine qui reconnaisse Israël et sa volonté permanente de frapper les Palestiniens et de leur prendre leurs terres pour annexer la Cisjordanie. Il ne peut plus défendre ces politiques antagonistes. C’est pourquoi ses rodomontades contre la France, demandant aux juifs français de quitter la République, ses menaces de couper les relations et le financement des Nations unies, sa mise en avant de la démocratie israélienne, ne font peur à personne. Il doit maintenant choisir clairement et nous ne pouvons qu’espérer que ce sera la voie de la paix. C’est le vœu qu’on peut formuler ce 31 décembre.