Le 17 janvier 2019, une voiture piégée a explosé dans l’école de police de Bogota faisant 21 morts et 68 blessés. Le président a déclaré trois jours de deuil national et rappelé que la lutte anti-terroriste est à poursuivre. L’attaque est non seulement dirigée contre la jeunesse et les forces de l’ordre, mais aussi en conséquence contre la société toute entière.
Cet attentat a été qualifié de plus meurtrier depuis 2003. Il est également surprenant car depuis la signature des accords de paix avec les FARC en 2016, le climat en Colombie s’était apaisé. L’attentat a été condamné par les FARC, qui ont exprimé leur soutien aux victimes – ce qui exclut l’hypothèse de leur responsabilité.
Quelle est la signification de cet acte barbare ? L’attentat est-il si inattendu? Les tensions en Colombie se sont certes apaisées, mais la guerre fratricide reste tout de même présente comme le montrent les attentats ponctuels. L’auteur de l’attentat n’a pas été assimilé à un groupe armé illégal mais est originaire de l’Arauca, région sensible noyauté de la guérilla ELN (Armée de libération nationale). Cette guérilla d’idéologie guévariste semble être une piste probable. Elle dispose d’encore environ 1 800 combattants. Elle est présentée comme la dernière guérilla du pays depuis la transformation en parti politique des FARC suite à la signature des accords de paix. Par ailleurs, il y a presque un an, la police avait été victime d’une voiture piégée à Barranquilla, attaque revendiquée par l’ELN. La similitude des cibles pourrait faire planer une présomption de culpabilité pour l’ELN, qui n’a à ce jour, pas encore signalé sa position.
Une autre piste est celle de l’extrême droite qui tenterait de faire accuser l’ELN. Mais rien ne permet de la confirmer.
J’adresse tout mon soutien aux habitants de Bogota, qui ont assisté à une scène de violence extrême en plein cœur de leur ville. Je suis solidaire des colombiens qui ont déjà payé un lourd tribut depuis les années 1960 (plus de huit millions de victimes : morts, disparus ou déplacés).